Quand on rentre dans le magasin, évidemment que de la bonne musique remplit la pièce. Derrière le comptoir, Patrick Racle, véritable passionné. La plupart du temps prof de solfège, mais gérant d’un magasin de vinyles éphémère le temps de deux semaines. Depuis le 13 décembre, jusqu’au 28, le Rock’n Rakle Records s’installe au 5 rue Vannolles à Pontarlier, dans les anciens locaux de l’Esperluète. Frustré de ne pas avoir été disquaire dans sa vie, il n’est pas là pour gagner plus, mais plutôt pour compléter son métier de musicien. « J’ai connu la scène pendant 25 ans. Alors passé la cinquantaine, je me sens bien installé derrière mon comptoir », relate-t-il.
Il propose 4 000 vinyles et des centaines de CD. Et il y en a pour tous les goûts : rock, hard rock, reggae, funk, rock française, années 70 et 80 et même du hip hop. « Il faut faire preuve de mauvaise foi pour ne pas trouver son bonheur », assure Patrick Racle. Les gens qui poussent les portes du magasin viennent rarement par hasard. Ils savent ce qu’ils veulent. « J’étais là vendredi dernier, et je suis revenu aujourd’hui pour deux vinyles au départ. Finalement je repars avec cinq, car je ne suis pas sûr de pouvoir me déplacer une troisième fois. Je ne voulais pas les prendre mais je sais que je vais regretter », sourit un client.
Des vinyles d’occasion qui traversent les années
Le magasin éphémère demande un an de préparation à Patrick Racle. « Mes déplacements sont toujours liés aux vinyles. Il faut vraiment aller les chercher », témoigne le passionné. Ce goût prononcé pour la musique vient de sa plus tendre enfance. Pourtant, il n’est pas né dans une famille de musiciens. « Il y a des choses qui s’expliquent plus ou moins, c’est comme ça. Le vinyle a rythmé ma vie. J’ai du mal à penser que ça va s’inverser. Il y a quinze ans, on ne voulait plus en entendre parler. Mais aujourd’hui, c’est tout un pan de l’économie qui est relancé. C’est l’histoire d’un éternel recommencement », sourit Patrick Racle.
N’y venez pas chercher des nouveautés, mais espérez plutôt retourner des années en arrière au travers de vinyles d’occasion. « Le vinyle neuf est devenu tellement cher. Alors l’occasion c’est aussi un moment de retrouver la patine du temps, il y a des disques qui traversent les années, parfois entre 50 et 60 ans. Au-delà du prix, c’est une valeur sentimentale ». Au Rock’n Rakle Records, comptez entre « 15 et 25 euros le vinyle ».
Un public cible ?
Patrick Racle ne va pas le cacher, ce sont essentiellement des plus anciennes générations qui déambulent dans le magasin « bien que j’ai pu accueillir des jeunes qui cherchaient du reggae ». Pourquoi s’être lancé dans cette initiative à Pontarlier ? « Déjà je suis du coin. Puis on a croisé beaucoup de gens nostalgiques de Virgo music (disquaire pontissalien qui a fermé ses portes en 2016, ndlr). Alors on a essayé », se rappelle-t-il. Voilà désormais quatre ans que le commerce revient chaque année à la période de Noël, passant de 900 disques à 4000. Les artistes les plus demandés ? The Cure, ACDC, Bob Marley, Indochine, Jean-Jacques Goldman ou encore les Rolling Stones.
Et le Rock’n Rakle Records ouvre également ses portes à quatre groupes locaux pour des concerts. Jule a joué le 15 décembre. Nicoal’s et les boucanniers se produiront le 21 décembre, Bysshe le 22 et Roraema le 27.
