Le concept des classes a une grande valeur pour Louis Hérard. Cet ancien commercial a tout gardé : photos, menus, le drapeau et même son discours en tant que président des 20 ans en 1956. « Je peux vous dire que j’ai beaucoup transpiré pour le faire. À l’époque, les classes précédentes se transmettaient le discours. Je l’ai refait, aidé de mes parents. Ensuite, vous êtes debout devant tout le monde, entouré de drapeaux, vous venez d’entendre La Marseillaise, c’est impressionnant pour quelqu’un qui a 20 ans », se souvient Louis Hérard. Sa classe, née en 1936, l’a élu président aux côtés d’un vice-président, secrétaire, trésorier et huit commissaires, tous chargés de créer l’association des conscrits. Depuis 1956, rien n’a bougé. « Quand j’ai été élu, ça a été un grand moment de surprise mais aussi d’émotions. J’avais un sentiment d’honneur, sans perdre de vue ce que cela représentait en charge ».
Les femmes rejoignent le défilé à partir de leurs 50 ans
Avec 70 ans de présidence à son actif, il en a vu des évolutions. À l’époque, un banquet des classes était organisé en janvier où « les garçons payaient le repas aux filles, qui donnaient une enveloppe destinée au financement du drapeau ». Un drapeau soigneusement conservé et ressorti lors des défilés ou lors d’événements concernant un membre des conscrits. La journée se déroulait à l’hôtel du commerce avec les repas du midi et du soir suivis d’une soirée dansante. Courant mars avait lieu le conseil de révision pour envoyer les jeunes hommes au service militaire, l’année suivante, celle de leurs 20 ans. En 1956, la classe de Louis Hérard défile pour la première fois en avril. Le défilé était alors réservé aux hommes. « Les femmes nous ont rejoint à partir de nos 50 ans ». Depuis ses 20 ans, Louis Hérard n’a raté aucun défilé. « La classe est un élément fédérateur. C’est l’occasion de se rappeler des souvenirs, de rester en relation avec des personnes de l’école primaire, des études ou du milieu professionnel ».
Un appel à la participation des personnes nées en 1936
C’est à partir de leurs 60 ans, qu’un thème a été choisi. En 1996, ils se sont déguisés en vacanciers, année 1936 étant celle des congés payés. « Je crois que c’est le défilé dont je garderai le plus de souvenirs », sourit Louis Hérard. En 2006, pour les 70 ans, sa classe était chargée d’organiser l’événement et doit faire face à une multitude de démarches : harmonie municipale, pompiers, Gars de Joux, police, municipalité, SACEM… « Le vendredi à 11h avant le défilé du dimanche, le commandant de police nationale me demande de fournir 13 personnes pour sécuriser les carrefours, faute de quoi le défilé serait annulé en ville ». Finalement, les effectifs ont été trouvés et la journée s’est bien déroulée mais depuis 2006, un document a été fait pour lister les formalités à accomplir.
Le 12 avril prochain, Louis Hérard et sa classe vont défiler pour leurs 90 ans, aux côtés des 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80 et… 100 ans. « Ça va être une journée pénible physiquement mais cela restera une journée agréable, de retrouvailles. Je pense que ça va nous montrer qu’on a encore besoin d’un exemple fourni par nos aînés centenaires. Le président des 100 ans est capable encore de me donner une leçon », sourit Louis Hérard. Ce dernier lance un appel à toutes les personnes nées en 1936 pour rejoindre la célébration et les invite à le contacter : 57 boulevard Pasteur, 25300 Pontarlier ou au 03 81 46 64 28. Pensez à laisser un message.
