Pontarlier. Sapeurs-pompiers : le capitaine Romain Pichon, à la tête du centre de secours de Pontarlier

Passé par Châteauroux, Besançon ou encore Colmar, le capitaine Romain Pichon compte désormais s’installer dans la durée à Pontarlier en tant que chef du centre de secours principal de Pontarlier et chef de la 11e compagnie.

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Le capitaine Romain Pichon est le nouveau chef du centre de secours principal de Pontarlier ©Cassandra Tempesta

Tête haute et regard droit, le capitaine Romain Pichon écoute attentivement le contrôleur général Stéphane Beaudoux, commandant le corps départemental des sapeurs-pompiers du Doubs : « Capitaine Romain Pichon, en votre qualité de commandant d’unité, il est de votre rôle de maintenir vos femmes et vos hommes en pleine capacité opérationnelle, de mobiliser ce formidable engagement citoyen que sont les sapeurs-pompiers volontaires et de dynamiser votre unité pour le succès de nos opérations ». 

Face aux différents corps, spécialités et chefs de centre du secteur, Stéphane Beaudoux a présenté l’ordre du jour, marquant la prise de commandement du nouveau chef du centre d’incendie et de secours de Pontarlier, ce 27 novembre. « J’ai ressenti une grande fierté lors de cette cérémonie officielle tout en ayant conscience du poids des responsabilités qui allaient peser sur mes épaules. Prendre la tête d’un centre de secours principal comme Pontarlier, c’est une certaine reconnaissance de parcours », témoigne le capitaine Romain Pichon.

De volontaire à professionnel

Avant d’atteindre cette fonction, Romain Pichon officie chez les sapeurs-pompiers depuis de nombreuses années, suivant ainsi les traces de son père, volontaire pendant 35 ans à Vercel. « Tout petit, je le voyais partir en intervention. Je n’étais pas comme certains gamins qui ont plein de camions de pompiers dans leur chambre, mais j’ai baigné dans cette culture-là ». Alors arrivé à 16 ans, il décide de s’engager comme volontaire pour faire « un peu comme {son} père ». Puis au fil du temps, la passion a pris le dessus et il en a fait son métier, bien qu’il ait marqué une pause en partant en études d’informatique. « J’avais toujours en tête ce souhait de faire de ma passion, mon métier. Alors j’ai passé le concours d’officier en 2010 », se rappelle-t-il. 

Concours qui l’entraîne à Chateauroux, où il occupe successivement le poste de chef de service d’atelier/matériel roulant puis du service opérations. Ce n’est qu’en 2016 qu’il devient capitaine dans l’Indre avant de partir en 2018 dans les Bouches-du-Rhône pour être adjoint au chef du centre de secours principal d’Arles. 

Un retour sur ses terres d’origine

En 2021, le capitaine est de retour en Franche-Comté en tant que chef de service santé, sécurité, qualité vie en service à Besançon. Il y reste un an et demi, avant d’occuper ce même poste à Colmar. Lorsque le commandant Puel quitte le centre de secours principal de Pontarlier pour faire l’école des officiers, Romain Pichon, 41 ans, se décide à passer l’entretien. Voilà que quelques mois plus tard, on célèbre officiellement sa prise de commandement en présence de ses deux enfants. « J’ai déjà beaucoup bougé, c’était un énième déménagement pour eux. Il y a donc eu la phase d’acceptation, mais une fois passée, ils sont devenus curieux, et avaient des questions à me poser sur le nombre de pompiers, de camions et d’interventions », détaille le capitaine.

Avec 2800 interventions par an, les semaines sont intenses. « Diriger un centre comme celui de Pontarlier reste prenant au quotidien. J’ai la chance de revenir sur mes terres d’origine et de pouvoir compter sur ma famille qui m’aide à garder mes enfants. Mais quand je rentre, j’enfile la casquette de papa », sourit-il.

Des forts enjeux à venir

Le voilà avec, sous ses ordres, les 139 sapeurs-pompiers de la caserne, et l’ensemble des soldats du feu de la 11e compagnie. Continuer à faire de la caserne de Pontarlier le maillon fort du Haut-Doubs, accompagner les chefs de centres dans leur gestion et pérenniser le volontariat seront les enjeux auxquels Romain Pichon devra faire face. Il pourra compter sur son adjointe, la capitaine Florence Catanese, pour l’épauler.

Des enjeux particuliers couplés à d’autres désormais plus larges. « On nous nomme les soldats du feu. Certains de nos grands représentants parlent de soldats de la vie. 80% des interventions sont du secours à la personne en France. On est aussi des soldats du climat. Le dérèglement climatique change beaucoup les choses. On se doit d’être polyvalent », constate le capitaine.