Un état de lieux alarmant
Au plan national, ce sont 500 millions d’euros de nouvelles charges pour les universités non compensées par l’Etat, dont 130 millions au titre de la revalorisation des points d’indice et 180 millions d’augmentation du compte d’affectation spéciale sur les pensions.
« L’augmentation indiciaire était nécessaire après plusieurs années de gel des rémunérations des agents publics mais sans compensation pour le budget de l’Université de Franche-Comté, c’est insupportable » a souligné Macha Woronoff.
ce sont près de 5 millions de charges salariales supplémentaires liées aux mesures sur les salaires. « Pour l’année 2025, on estime à 4,2 millions d’euros les mesures salariales non compensées par l’Etat, soit 1,2 million sur l’impact mécanique des salaires (point d’indice, promotions…) et 3 millions pour le compte sur les pensions » insiste la Présidente de l’Université de Franche-Comté.
« Entre 2022 et 2025, l’Université de Franche-Comté aura déboursé plus de 9 millions d’euros de charges non compensées ».
Un impact insupportable sur les missions de l’Université
« L’Université est au service de la population. Sans flexibilité financière, il manque 22 millions d’euros à l’Université de Franche-Comté ». L’impact est immédiat sur la difficulté à financer les projets liés à la santé des étudiants, aux infrastructures comme l’aménagement des bibliothèques pour accueillir plus d’étudiants, à l’impossibilité d’avancer sur la transition écologique.
« L’Etat nous prend des marges de manœuvre » poursuit Macha Woronoff « et remet en cause les contrats pluriannuels de recherche, la rénovation thermique de notre patrimoine immobilier, la transformation indispensable et déjà en cours de nos campus ».
Ne pas être obligés de prendre des décisions douloureuses
Sans réponse de l’Etat, c’est l’accueil de nouveaux bacheliers qui peut être remis en question, la fermeture de sites délocalisés comme Lons-le-Saunier ou Vesoul, l’arrêt des rénovations immobilières et la réduction des services publics aux étudiants.
« La hausse des frais d’inscription n’est pas acceptable » ajoute Macha Woronoff « une solution pénalisante pour les étudiants francs-comtois dont 50% sont déjà obligés de travailler, une solution qui creuserait les inégalités sociales ».
Les 88 Présidents et Présidentes de France Universités dont celle de Franche-Comté, rappellent que « les universités sont le cœur de l’innovation, de la formation et de l’avenir économique de la France. Aggraver leurs difficultés budgétaires, c’est compromettre l’avenir de notre jeunesse et celui de la recherche ».
Qu’en sera-t-il dans les prochaines semaines de cet appel solennel de l’Université de Franche-Comté dans l’inconnu politique que connaît notre pays actuellement ? Il appartiendra au « futur, ancien, nouveau, hypothétique gouvernement » de prendre ou non en compte les revendications du monde universitaire.