Je veux de la joie, de l’allégresse, de la douceur et de la légèreté… c’est
devenu un combat. Être joyeux est un acte de résistance,
m’a dit ma voisine. Et elle a poursuivi en disant qu’elle en avait marre de ce
que nous montre notre société d’elle-même, marre d’être confrontée ce que nous avons de plus en plus de mal à éviter, la violence, partout. Celle des guerres qui nous explosent en pleine figure, celle plus insidieuse de nombreux médias qui font leur beurre avec les sujets les plus racoleurs.

Pour garder le moral, ma voisine évite les réseaux sociaux et les chaînes télé qui rendent con, mais surtout, elle se cultive. Une bonne dose de culture sous toutes ses formes chaque jour. Lecture, théâtre, ciné, expositions, etc, c’est essentiel pour rester éveillé, pense ma voisine, et elle a tellement raison. Et justement, en parlant de violence, les régimes d’États les plus durs suppriment la culture qui permet aux humains de partager, de dialoguer, de débattre, de rester libres… Alors, que penser de nombreuses collectivités et de l’État français qui réduisent le budget consacré à la culture ? Il était de 1% il n’y a pas si longtemps, il est maintenant de 0,6% du budget national… Les conséquences sont multiples et désastreuses. Par exemple : les rencontres d’écrivains (qui ne roulent pas sur l’or) dans les écoles et autres structures de la République sont déjà réduites. Des troupes de théâtre n’ont plus d’argent pour monter leur spectacle, etc.

Si l’on considère que la culture est un élément indispensable d’une démocratie qui se res- pecte, alors il faudra être très vigilant sur ce terrain-là aussi, dans quelques mois, lorsque nous déposerons un bulletin de vote pour les municipales ou les présidentielles, et bien sur- veiller la ligne budgétaire de la culture des projets des candidats, car il est « possible » que le lien existe entre la montée de la violence et la baisse du soutien à la culture. Et comme ma voisine, cultivons notre jardin.

Éric Genetet