Doubs. Thierry Beaumont, président du comité du Doubs de tennis de table

La discipline fait sans aucun doute partie des plus populaires au sens où un très grand nombre de personnes l'ont déjà pratiquée en tant que loisir. Qu'en est-il du volet compétition, notamment après les jeux olympiques de Paris qui ont montré toute l'intensité que peut atteindre un match de tennis de table.

363

Parle-t-on ping-pong ou tennis de table ?

C’est la même chose. Certains préfèrent utiliser des termes différents selon qu’il s’agit d’un loisir, le ping-pong, ou d’une compétition, le tennis de table mais c’est un faux débat. On parle de toute façon du même jeu, celui que tout le monde a un jour ou l’autre pratiqué à l’école ou à la maison en famille ou entre amis.

Un jeu et sport populaire donc mais encore trop discret ?

C’est en effet un jeu mais aussi un véritable sport qui demande beaucoup de qualité physique comme de la motricité, de la tonicité, de la vitesse mais aussi du clame et de la concentration. Aujourd’hui, le Doubs compte 43 clubs et 1335 licenciés lors de la dernière saison répartis dans toutes les catégories d’âges. Tous ne viennent certes pas pour faire de la compétition, mais ils bénéficient dans nos associations d’un loisir sportif bien encadré.

Avez-vous senti un « effet Lebrun » après les Jeux Olympiques ?

Alexis et Félix Lebrun sont deux jeunes joueurs français qui ont brillé aux JO de Paris et qui ont incontestablement séduit le public. Après l’été on est passé à 1475 licenciés donc une augmentation de près de 10% en quelques semaines et on estime qu’à la fin de saison ont gagnera encore autant de joueurs dans nos clubs.  Dans le club que je préside, Roche-Besançon, j’ai même enregistré une hausse de 30%. Comme ailleurs, ce sont principalement des jeunes. C’est un effet que l’on avait déjà connu après les JO de 1992 où Jean-Philippe Gatien avait été médaillé. Il faut être vigilant à ne pas laisser retomber cet engouement.

Comment expliquez-vous ce regain d’intérêt ?

Il n’y a pas de secret, c’est la médiatisation qui permet de mettre ou non un sport sur le devant de la scène. Ça a été le cas lors de ces olympiades avec ces deux champions français. Leurs exploits ont été très relayés dans la presse et sur les réseaux sociaux. Et grâce à la télévision et aux progrès des méthodes de retransmission, on a pu voir à quel point notre sport est spectaculaire avec des échanges rapides et des coups souvent impressionnants.

Comment capitaliser dans les mois et années à venir ?

Ce qui nous manque aujourd’hui, ce sont les infrastructures. Je reprends l’exemple de mon club : nous avons déjà une vingtaine de demandes en attente auxquelles nous ne pouvons pas donner suite par manque de capacité d’accueil dans les gymnases et il faut également penser à l’encadrement. Nous avons pu engager un professeur qui passe un Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport en alternance ce qui permet d’accompagner toutes les catégories. Mais ce n’est pas possible partout. Donc en résumé, se développer oui mais encore faut-il pouvoir le faire.

Vous avez des pistes en la matière ?

Cela passe d’abord par une embauche au niveau du comité départemental d’un entraineur à plein temps qui pourrait aller de club en club. Il pourrait aussi faire suivre des formations aux dirigeants locaux car il faut structurer l’encadrement. Alors nous pourrons poursuivre la croissance du nombre de licenciés en allant par exemple dans les écoles pour montrer que notre discipline est un sport complet et exigeant. Nous le faisons chacun dans nos communes lors de forums des associations. Nous pourrions le faire en organisant des cycles de plusieurs séances dans les établissements scolaires.

Le tennis de table ce n’est pas que pour les valides. Expliquez nous.

Comme beaucoup d’autres disciplines la nôtre est accessible aux personnes handicapées en fauteuil que nous accueillons d’ailleurs dans mon club de Roche-Besançon. Le tennis de table est par ailleurs utilisé en tant que sport adapté pour les personnes déficientes intellectuelles mais aussi pour des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. La motricité et la concentration qu’il demande en font en effet un sport qui peut aider en pareils cas. Les clubs peuvent mettre en place des créneaux spécifiques ou inclure ces personnes avec les autres pratiquants mais c’est encore à ce jour peu réalisé. C’est une piste de développement pour l’avenir.