Cette 12e édition du Besançon International Tattoo Show (BITS) est aussi celle d’un anniversaire : Jean-Marc Bassand, à l’origine de cet événement, fête ses 20 ans de convention. La première s’est déroulée à Belfort avant de se tourner vers Besançon. Désormais, l’organisateur gère également la convention de Lille. À Micropolis toutefois, la convention est devenue au fil des années une tradition dans une ville attachée à son histoire et sa diversité culturelle. En témoignent les 276 de tatoueurs annoncés pour cette édition 2025. « C’est un nouveau record et nous refusons encore du monde. Nous avons optimisé l’espace pour accueillir tout le monde », commente Jean-Marc Bassand, satisfait.
Une activité en recul
Un signal fort, dans un contexte économique plus que jamais difficile pour le tatouage et ses différents salons partout en France. « Je ressens cette baisse à La Main Noire (son salon de tatouages et piercings, ndlr), mais pas sur les conventions. Le nombre de tatoueurs a explosé en quelques années quand la demande s’est stabilisée. Mécaniquement, les salons ont une plus forte concurrence. Le boom des tatouages va se calmer avec ce moment plus difficile et le marché se régulera », commente l’organisateur tout en différenciant l’économie des salons et celle des conventions. À Micropolis, le Besançon International Tattoo Show compte bien devenir une place encore plus forte sur le plan national. « On avait prévu 30% de visiteurs en moins à Lille et ce fut le cas. Ici, c’est différent. Côté billetterie, on est au même niveau que l’an passé à l’heure où l’on parle (lundi 24 mars, ndlr) et le public est très fidèle. On a des visiteurs de Besançon, du Doubs et bien au-delà. Des Suisses, Allemands ou Italiens font le déplacement. »
1000 € de tatouages à gagner
Une fidélité qui passe par un événement en partie renouvelé chaque année. Les 5 et 6 avril, les visiteurs pourront par exemple tester leurs connaissances de la ville et du tatouage, grâce à un quiz géant. Plusieurs manches sont prévues tout au long du week-end. « Des tatouages sont à gagner pour une valeur totale de 1000 €, répartis entre plusieurs vainqueurs. Outre les 276 tatoueurs présents, on a aussi 30 marchands et créateurs ainsi que des food trucks. » Ambitieux, le rendez-vous veut d’abord plaire à « son » public, avant d’attirer d’autres visiteurs, novices ou curieux. « Nous sommes là pour continuer à offrir un rendez-vous culturel attendu », insiste Maria Bassand, co-organisatrice.« Certains viennent chaque année depuis le début ! ». Le BITS espère accueillir autant de visiteurs qu’en 2024, avec 9900 personnes ayant franchi les portes de Micropolis.
Le tatouage en constante évolution face aux puristes
Tradition, message, symbole, simple mode ou vraie passion, le tatouage représente beaucoup de choses aux yeux du public. En une décennie, les règlementations entourant la pratique se sont accentuées pour sécuriser l’hygiène mais aussi améliorer la qualité des tattoos. « 90% des tatoueurs bossent avec des tablettes tactiles et l’application Procreate. Il y a toujours quelques « survivants » qui veulent conserver leur manière de travailler mais la machine à bobines est en voie de disparition », sourit Jean-Marc Bassand, sans pour autant condamner les anciennes pratiques : « dans quelques temps, il y aura peut-être une clientèle fan de la machine à bobines qui sait. Comme ce fut le cas pour les vinyles dans la musique ou l’argentique pour la photographie. »