Edito. Malaise sur la Coupe du Monde

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C’est un rendez-vous planétaire, garant d’instants historiques, devenu un non-événement. Une Coupe du Monde qui ne fait plus rêver alors que le football fut le premier terrain de jeu des luttes sociales dans l’histoire moderne.

Engluée entre une COP27 plus polluante qu’efficace et la préparation des fêtes de fin d’année dans un contexte d’inflation et de baisse conséquente du pouvoir d’achat, voilà que le documentaire Netflix « Fifa : ballon rond et corruption » rappelle à tous, le parcours et business véreux autour de cette édition Qatarie.

Les dizaines de milliers de morts sur les chantiers de stades, l’aberration écologique d’un tel rendez-vous, l’appel au boycott de certaines stars mondiales du ballon rond, assez de raisons pour voir venir le raté monumental. Peu importe le chèque mis sur la table, on ne peut acheter une ferveur populaire.

Sur le plan sportif aussi, la donne n’est pas rassurante. Tenant du titre, les Bleus débarquent avec une équipe très amoindrie. Kanté n’est pas là, Pogba non plus, Varane revient à peine de blessure tout comme Karim Benzema quand Antoine Griezmann n’est que l’ombre de lui-même. Va-t-on devoir tout miser sur Kylian M’Bappé ? Il n’attend que ça. L’histoire n’est pas non plus en notre faveur : au XXIe siècle, seul le Brésil vainqueur en 2002 a réussi à sortir des poules quatre ans plus tard. Aucun pays n’a réussi à conserver son titre.

Le challenge est immense et s’il s’agit de votre seule raison pour regarder cette Coupe du Monde, alors foncez. Laissez de côté les moralisateurs, les donneurs de leçons à géométrie variable. Si votre amour pour le football est plus fort que le malaise qui l’entoure, vous ferez beaucoup d’envieux. La mascarade elle, ne prendra fin qu’au coup de sifflet final.