La nouvelle directrice des musées du centre de Besançon (Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie et Musée du Temps) a 57 ans. Elle est bourguignonne native d’Autun en Saône-et-Loire. A quelques semaines de son arrivée à Besançon, elle a bien voulu répondre à quelques questions d’Hebdo 25.
« Un musée doit être de son temps »
« Aussi prestigieux et brillant soit-il, le passé des musées du centre ne peut pas s’y replier. Il y a à progresser dans les périodes contemporaines, c’est un souhait de la Ville de Besançon ». Laurence Madeline ajoute que la direction d’un musée est une mission qui dépasse le champ de spécialité scientifique. « Il s’agit de parler d’un ensemble patrimonial (œuvres et bâtiments) et l’intégrer dans un discours cohérent ». La nouvelle directrice entend d’ailleurs s’appuyer sur l’expertise des conservateurs de chaque période et chaque spécialité (les œuvres du XVIIe et XVIIIe siècle, l’archéologie, l’horlogerie…)
« Je veux développer dans les musées, des propos rigoureux et innovants, ne pas rester sur ses connaissances, être ouvert, curieux et attentif à l’évolution des sensibilités ». Laurence Madeline réserve ses projets aux équipes des deux musées avec lesquelles elle entend entendre leurs expériences et leurs envies… »
Elle va s’attacher à approfondir la synergie entre les deux établissements « il y a un champ à explorer dans la rencontre entre arts et temps. En travaillant aux musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève, j’ai acquis la conviction que pour des raisons économiques, culturelles, sociétales, la collection horlogère doit être au cœur du musée sans pour autant négliger les chefs d’œuvres des Beaux-Arts ». Le rapport au temps est primordial, particulièrement à Besançon.
Spécialiste des avant-gardes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle
Laurence Madeline a un parcours très riche dans le monde de l’art. Récemment conservatrice en chef du Musée Guimet à Paris, elle est passée par le Musée Picasso (dont elle est une spécialiste reconnue) et le Musée d’Orsay. Elle dispose d’une reconnaissance internationale dans le commissariat de nombreuses expositions importantes. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont des monographies de vulgarisation sur Gauguin et Van Gogh.
Clin d’œil à la Franche-Comté, elle fut commissaire de l’exposition « Courbet, les années suisses » à Genève en 2014 qui lui a permis de collaborer avec le Musée Courbet d’Ornans.
Bienvenue à Besançon à Laurence Madeline. Son expertise, sa réputation internationale sont autant d’atouts pour valoriser l’image d’excellence des musées du centre et leurs inestimables collections, les ouvrir sur l’extérieur et conquérir de nouveaux publics.