Haut-Doubs. A Chaffois, le gouffre Jardelle revient dans l’actualité

Des prélèvements d’eau et de sédiments soient effectués pour analyses alors que la dernière inspection a été effectuée il y a déjà plus de dix ans.

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Dans quel état sont aujourd'hui ces centaines d'obus centenaires?

Triste anniversaire. Voilà tout juste un siècle que ce gouffre est devenu une véritable poubelle de l’Armée qui y a englouti des centaines de tonnes, on a parlé de 3000 à une époque, des obus de 75 à 240 mm qui n’avaient pas été utilisés sur les champs de bataille durant la Première Guerre Mondiale.

Un bien lourd fardeau à l’époque pour l’Etat qui a cherché à s’en débarrasser à moindre frais et discrètement. Le Gouffre de Jardelle, cavité naturelle de 128m de profondeur a été retenu pour cette raison et aussi pour son humidité, l’eau pouvant monter de plusieurs mètres en période de pluie. Une triste reconversion pour un lieu qui jusqu’alors servait de charnier aux éleveurs, pour y jeter les carcasses d’animaux morts.

Les obus ont alors été acheminés en train de Besançon à Pontarlier puis en camions depuis la gare et dans de petits wagonnets jusqu’aux abords du trou où ils étaient déversés sans ménagement. C’est le 6ème gouffre de ce type répertorié au niveau national.

L’accès de cette décharge inédite n’a pourtant été officiellement interdite au public qu’à partir de 1973 soit un demi-siècle après son entrée en fonction. Depuis, seuls des démineurs, des hydrogéologues et des spéléologues y ont eu accès pour surveiller l’état des munitions, excluant dans leurs constats tout risque d’explosion mais aussi toute pollution, une crainte constante compte tenu de l’érosion de ces obus. Une nouvelle inspection permettra de faire le point, un siècle plus tard.