L’éloge de la main et du labeur
L’artiste tire ses racines de la paysannerie jurassienne. Son art est né de l’imaginaire de l’atelier : celui de l’artisan, de l’agriculteur ou du simple bricoleur. L’atelier est pour Romain Cattenoz un « coin de paradis », un lieu de poésie des outils qu’il y trouvait enfant.
L’exposition y présente des objets loufoques, poétiques et décalés, formant une boîte à outils idéale, comme un tendre hommage à ses origines paysannes faites de frugalité et de l’appétit du « faire soi-même ».
Il adapte et détourne des scies circulaires, des casques anti-bruit, ou des niveaux à bulle, autant d’outils familiers qu’il réinvente
Cet éloge de la main et du labeur apparaît comme une constante dans son travail, au travers de ses dessins, ses sculptures, ses outils devenus sculptures qui redeviennent un temps outils, reprenant ainsi vie et leur fonction d’origine.
Les créations de Romain Cattenoz, conçues de bout en bout, portent en elles un réel savoir-faire et une connaissance pointue des matériaux, rappelant les excentricités novatrices de Régis Courbet, le père de l’artiste, exploitant et inventeur agricole.
L’exposition à la ferme de Flagey est complétée par un hommage à Gustave Courbet. Une sculpture à l’extérieur du site, est inspirée de la fermeture des forges de Baudin, à la fois critique de l’agonie industrielle des territoires et un hommage à l’engagement social de Gustave Courbet, associé à la Commune et à la destruction de la Colonne Vendôme. L’œuvre a été produite en collaboration avec le groupement d’entraide mutuelle « Les Amis de ma rue là » de Besançon et les ateliers créatifs du CCAS de Besançon.
« La main est action, elle prend, elle crée, et parfois on dirait qu’elle pense… » écrivait Henri Focillon dans son « Eloge de la main » (1934). Les œuvres de Romain Cattenoz en sont l’illustration.