Les poilus du monument aux morts situé au pied de l’Hôtel de Ville de Morteau vont entrer un petit peu plus encore dans l’Histoire, la grande bien sûr, mais plus localement également. L’édifice est pressenti pour être classé au premier niveau de protection au titre des monuments historiques.
Sculpté par Georges Serraz et Louis Hertig, l’imposant monument a été inauguré officiellement le 1er novembre 1922. Il est jugé par les spécialistes comme une œuvre à la fois tragique, réaliste et brutale, montrant trois soldats s’extirpant d’une tranchée en passant par-dessus le cadavre d’un de leurs camarades. Une scène vécue chaque jour par les millions d’hommes envoyés au combat en première ligne et qui bien souvent n’en reviendront pas. Prêts à se battre, ils portent sur leurs visages les stigmates de souffrance et de haine face à ce conflit sanglant que fut la Première Guerre Mondiale, une Der des Ders qui n’en fut malheureusement pas une, en témoigne les différentes plaques présentes au pied de l’édifice, recensant les Morts Pour la France lors des différents conflits, celui de 14-18 et ceux qui suivirent.
Cette création originale présente un intérêt historique et artistique qui selon la Préfecture justifierait ce classement, avis que la Ville accueille favorablement. Les élus ont bien pris en compte que ceci créerait une servitude au titre du Code du Patrimoine, à annexer sur le Plan Local d’Urbanisme.