« Tout sauf l’oubli ». Les mots du ministre de l’Éducation national Gabriel Attal en débutant, samedi 14 octobre à la Sorbonne, son discours d’hommage à Samuel Paty professeur d’Histoire-Géographie lâchement assassiné il y a trois ans. Cet hommage qui trouve un terrible écho, et inversement, dans l’actualité avec l’assassinat du professeur de lettres Dominique Bernard, mort pour les mêmes raisons.
Dans cet esprit d’union nationale, il y en a une qui s’est montrée très, très discrète. L’ancienne ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa n’a certes plus de responsabilité, mais cette habituée à donner des avis sur tout et surtout avoir des avis s’était pourtant érigée en grande protectrice des valeurs républicaines, combattante des idées séparatistes et discours haineux au moment d’annoncer son Fonds Marianne. Où est-elle trois ans après ? Cachée, discrètement évincée par Emmanuel Macron en juillet après les révélations choquantes sur l’utilisation des 2 millions d’euros de ce Fonds créé en 2021, six mois après l’assassinat du professeur d’Histoire-Géographie. Les conclusions de l’inspection générale de l’administration et de la commission d’enquête du Sénat sont scandaleusement accablantes. C’est au mieux un fiasco, au pire un détournement de fonds public. « On a profité de la mort de Samuel Paty pour une communication politique », dénonçait sa famille. Une information judiciaire est actuellement ouverte même si un procès semble peu probable. Ce ne serait qu’un de plus dans une rentrée politique où plusieurs proches d’Emmanuel Macron sont mis en cause. Que le ministre de l’Éducation nationale se rassure : nous n’oublierons pas. À chaque invocation de Samuel Paty, à chaque parole rappelant l’importance de l’honorer, nous nous souviendrons de cette utilisation dégueulasse de sa mémoire par un représentant de l’État.