Comment se porte le ski dans le Doubs ?
Nous poursuivons notre travail avec quatre commissions dédiées à des pratiques bien distinctes à savoir le ski alpin, le ski de fond, le biathlon et le saut à ski. 21 clubs répartis dans tout le département sont affiliés à notre comité du Doubs ce qui représente 1800 licenciés, un chiffre stable ces dernières années. L’encadrement des jeunes est une grosse part de notre mission. Nous sélectionnons en effet les plus prometteurs par tranche d’âge dans chaque discipline et leur assurons des entrainements afin de les faire progresser et de les amener vers le haut niveau quand c’est possible.
Où peut-on encore pratiquer le ski aujourd’hui dans le département ?
Tous les adeptes du saut à ski se rendent sur l’unique site du Doubs, à Chaux-Neuve. Pour le biathlon, il faut se rendre à Arçon ou à La Seigne où comme partout nous sommes dépendants de l’enneigement. Le ski à roulette est donc devenu une vraie alternative possible sur ces deux stades. Pour le fond, les sites nordiques sont nombreux mais si nous avons eu la chance d’avoir 15 jours de neige avant Noël c’est plus compliqué depuis. Les bonnes conditions sont de plus en plus rares donc on s’oriente pour les compétitions vers les Tuffes dans le Jura ou vers la Suisse pour l’entraînement.
Et pour l’alpin, Métabief bien sûr…
Ça reste en effet la destination locale où les conditions sont le plus souvent réunies pour skier grâce à la neige de culture… Nous y organisons d’ailleurs une journée « Faites du Ski » le 18 février avec le matin des compétitions de slalom géant en alpin et de KO sprint en ski de fond pour les licenciés de la Fédération Française de Ski. Ces parcours seront ouverts au grand public l’après-midi ainsi qu’une initiation au saut à ski.
Revenons au manque de neige : c’est un souci récurrent pour vous ?
On réussit encore à faire de belles choses sur les différents sites évoqués et il faut s’adapter. Avec des équipements nouveaux parfois comme pour réussir désormais à tracer des pistes de fond avec peu de neige. 5 à 10 cm de neige peuvent suffire aujourd’hui grâce à l’évolution technique des rouleaux et dameurs. S’adapter humainement et logistiquement aussi…par exemple pour leur récent stage, les jeunes fondeurs ont pris la direction du Valais en Suisse. Il ne faut plus hésiter à se déplacer pour s’entrainer et à délocaliser les courses. Mobilité et réactivité sont devenues une obligation.
Ce qui ne facilite pas la promotion du ski auprès des plus jeunes
En effet, avant d’arriver à la compétition, encore faut-il que les enfants chaussent les skis et fassent leurs premiers pas ou leurs premières glisses. C’est le cas dans les établissements scolaires, une opération que nous menons pour le compte du Conseil départemental du Doubs qui cofinance avec les différentes communautés de communes concernées. Des moniteurs de ski sillonnent les établissements du Haut-Doubs et du Pays Horloger de décembre à mars pour initier les élèves dans les écoles volontaires. Quand la neige fait défaut, ils proposent d’autres activités en plein air. Il faut être inventif !
C’est aussi nécessaire pour les clubs ?
Les clubs savent être réactifs et imaginatifs pour faire face à la situation que l’on connait ces dernières années. Mais il est évident que la formation technique de base des skieurs est compliquée car on ne peut pas remplacer le contact avec la neige. Ce qui peut engendrer des retards par rapport aux sportifs d’autres massifs. Mais restons positifs quand même : les récents résultats de Joséphine Panier en saut à ski et de Lou Jeanmonnot en biathlon montrent que le comité de ski du Doubs est encore capable de faire émerger des athlètes de haut niveau !
Comment voyez-vous l’avenir ?
Les frais de stage pour nos sélections de jeunes, sommes incluant déplacement et hébergement, ont augmenté de 25% la saison dernière. Se déplacer est donc un impératif mais qui coute de plus en plus cher. Le comité dépense donc plus et parvient tout de même à garder un budget en équilibre pour l’instant. Il faut donc être vigilants, faire attention aux dépenses et trouver de nouveaux partenariats. Pas question en effet de faire porter cette inflation par les familles si nous ne voulons pas voir le ski devenir un sport élitiste et non plus populaire. Nous n’avons pas le choix, à défaut de voir le Doubs gagner 400 à 500 mètres en altitude pour avoir plus de neige !