Édito. Football et politique, même combat

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On se lasse, on s’agace, on se désespère et pourtant on y retourne à chaque fois. On refait le match pendant des heures en estimant avoir de meilleures idées, parce qu’avec un tel potentiel, on pourrait tous devenir dirigeant français. Notre nation est l’une des meilleures au monde, certains la craignent, beaucoup l’envient. Sa chute paraît impossible même dans les moments difficiles. Bien qu’éternellement insatisfait, avec une difficulté à prendre du recul, le français n’en reste pas moins prêt à tout pour défendre son camp. Une culture de la gagne mêlée à la peur d’un échec rappelant des heures françaises bien plus sombres. À défaut de marquer l’Histoire, on se satisfait d’une défense efficace, d’un rempart tricolore infranchissable. Les règles du jeu souvent controversées permettent de s’imposer, sans toujours être le meilleur de la rencontre. On s’y habitue. Cela peut paraître désolant pour les puristes, certains experts considèrent même cette stratégie française comme la pire depuis très longtemps. Si c’est cela être le pire, alors le meilleur reste à venir. La jeunesse l’imagine dans ses rêves, les anciens idéalisent leurs souvenirs. Ils parlent de De Gaulle, Mitterrand, Chirac, Platini, Papin et Zidane. Cet épisode politique trouve énormément de similitudes dans le parcours de l’Équipe de France de football à l’Euro et réciproquement, non ? Les Bleus sortent par la petite porte après n’avoir rien proposé de concret tout en validant l’objectif initial, atteindre une demi-finale. Le monde politique français ne ressort pas plus grand de ces élections législatives où le barrage républicain n’aura fait gagner personne. Vivement 2026, vivement 2027.