Besançon. Après le titre des Bisons, le football américain va-t-il (re)trouver sa place ?

Le club de football américain bisontin a lancé sa saison en fêtant son titre de champion dimanche 8 septembre. De retour en troisième division, les Bisons composent entre ambition sportive et structuration d’une association amateure.

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Photo DR/L'Antr'Act.

Place du 8 septembre ce dimanche, le drapeau américain flotte aux côtés de l’étendard tricolore et celui de toutes les autres nations ayant participé à la Libération de Besançon, 80 ans plus tôt. Une commémoration avec notamment la présence remarquée du général Charles Costanza, commandant de la 3e division d’infanterie US. Sans le savoir, les États-Unis sont représentés dans un tout autre registre à quelques mètres de là, rue Courbet. Hasard du calendrier, le club de football américain bisontin fête son titre de champion le même jour. Les Bisons se retrouvent à l’Antr’Act pour savourer une dernière fois leur grosse performance la saison passée.

Après avoir changé de ligue pour retrouver la compétition dans un format classique, Besançon s’est imposé en finale du championnat Grand Est, à Reims. Outre ce titre dans une zone géographique réputée plus difficile, cette victoire est aussi synonyme de montée en troisième division française. Alors les Bisons ont mis le paquet, ce dimanche 8 septembre : casques et casquettes de champions, coupe, cigares, mur photos et mascotte… Un show à l’américaine pour attirer l’œil des passants et conserver l’image d’un sport aussi animé en dehors que sur le terrain. « On attend encore les bagues de champions mais elles vont arriver », sourit Baptiste Mullot, entraîneur de l’équipe.

 Une structuration nécessaire

On est encore loin des strass et paillettes de Kansas City, dernier vainqueur du Super Bowl, mais les bisons de Besançon usent de leur créativité et de l’engouement grandissant des pratiquants et partenaires pour redynamiser un club créé en 1986. La machine est d’abord relancée dès 2006 par Bastien Beaument, figure du club et du sport en France qui mise sur la formation. Les bisonneaux d’autrefois ont aujourd’hui pris la relève. D’autres choses n’ont pas changé en 38 ans, à commencer par le terrain d’entraînement, sur la plaine de la Malcombe. Cette année, l’association devrait bénéficier d’un conteneur pour stocker son matériel. Des petites avancées matérielles accompagnées d’une structuration du club plus importante, pour répondre à ambition sportive désormais sans limite. « Quand tu gagnes et vis des saisons comme l’an passé, forcément tu en veux plus. Maintenant il ne faut pas brûler les étapes. », glisse Baptiste Mullot. « Cette année sportivement ce sera déjà un gros parcours du combattant lors de la première phase. Si on décroche une place en play-offs, la deuxième partie de saison va demander une énergie qu’on a sûrement jamais dépensée jusqu’ici. Après, comme disent les américains, Sky’s the limit ! »

 Le rêve des Jeux de Los Angeles 2028

Avec une quarantaine de joueurs pour l’équipe fanion, les Bisons ont repris depuis dix jours et la notoriété du titre attire de nouveaux potentiels. Derrière, le club dispose de deux autres disciplines. L’équipe de cheerleading réalise des performances à chaque rencontre et le flag football, version sans contact du foot US, est la discipline qui monte. « On forme dès le plus jeune âge avec le flag et on garde les joueurs le plus longtemps dans cette mixité entre Football Américain et Flag. », explique Baptiste Mullot. Encore émergent en France, le flag football est programmé comme discipline nouvelle aux Jeux, dans quatre ans. « Il y a un rêve pour tous nos jeunes joueurs avec les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. L’avantage d’être un sport amateur, c’est que même un pratiquant encore néophyte maintenant, avec de bonnes capacités physiques et une détermination, peut croire en ses chances. Avoir un bison en équipe de France et aux Jeux serait une immense fierté et l’accomplissement d’un gros travail collectif. »