De Beure à Bersaillin, voire au-delà jusqu’à Bourg-en-Bresse, les habitants des communes traversées n’en peuvent plus d’une circulation qui compte plus de 10 000 véhicules/jour dont 2 000 à 2 500 camions. Plusieurs collectifs et associations se sont constitués pour interdire le transit des poids lourds sur cet axe important reliant le nord au sud de l’Europe. Anne Vignot, la Maire de Besançon, avait même envisagé un arrêté municipal pour limiter la circulation des poids lourds, arrêté retoqué par le Préfet, cette route étant de compétence nationale.
Le choix de la concertation
Laurent Croizier et Jean-François Longeot ont choisi d’écouter tous les usagers et gestionnaires de cette route stratégique pour l’économie de la région : associations de riverains, transporteurs routiers, Etat et communes…même l’APRR, ont été audités par les deux parlementaires. « Nous avons souhaité identifier les solutions possibles et tenter de lever les freins » soulignait Laurent Croizier lors de la réunion publique à Quingey le 4 novembre. Les transporteurs de la FNTR ont adhéré à la démarche, tout en précisant un certain nombre de points (voir plus loin).
Au terme de ces auditions, les parlementaires ont obtenu de l’Etat la validation d’une étude approfondie et de l’impact d’une éventuelle interdiction du transit sur cet axe entre les communes de Beure et de Bersaillin.
Passage obligé de l’étude : une enquête origine/destination
La DREAL de Bourgogne Franche-Comté assure pouvoir la mener dans les prochaines semaines. Pourtant, ce type d’enquête mobilise beaucoup d’agents (policiers, gendarmes, contrôleurs…) et impacte fortement le trafic routier. Il s’agit d’arrêter chaque camion (à des jours et des heures différents) et d’identifier leur dernier point de chargement et leur prochain point de déchargement (ou inversement) : un travail de titan ! On peut douter que cette enquête soit réalisée au mois de décembre, à l’approche des fêtes où la circulation des poids lourds n’est pas forcément représentative du trafic habituel.
Le cabotage au cœur de la problématique
La France est le pays le plus caboté en Europe. On entend par « cabotage routier » la possibilité pour un transporteur routier non résident, d’effectuer un nombre limité de transports sur le territoire national encadrés par un transport international. Un camion peut par exemple avoir un chargement complet au départ de Barcelone, en direction de Francfort. Il va pouvoir livrer une partie de son chargement à Lyon, puis recharger pour Lons-le-Saunier, puis livrer des meules de Comté à l’Intermarché de Quingey, avant de poursuivre son itinéraire jusqu’à Francfort.
Le paquet Mobilité adopté par l’Union Européenne en 2020 a ajouté différentes mesures pour améliorer les conditions d’une concurrence loyale. La FNTR, principale organisation professionnelle de transporteurs français milite pour une application du salaire minimum dans le pays de cabotage et une amélioration de la dématérialisation des documents de transport pour un contrôle plus efficace. Ce n’est donc pas la plaque d’immatriculation du camion qui définit l’action de transit !
Les ventes en ligne augmentent le besoin de transport routier
Pour simplifier « il y a 30 ans, un camion livrait 20 réfrigérateurs dans un seul magasin. Aujourd’hui, ce sont 20 camions qui livrent 20 fois un réfrigérateur chez le consommateur » note un connaisseur de la logistique de proximité . Vouloir réduire la part du transport routier nécessite donc une modification de nos modes d’achat et revenir à une économie de proximité. La FNTR le souligne « 80% du trafic de poids lourds se fait dans un rayon de 200 km » Le transport routier français est donc peu concerné par le transit.
Réunions publiques tout au long du mois de novembre
Laurent Croizier et Jean-François Longeot ont décidé de porter le débat au plus près des habitants riverains de la RN 83. Ils étaient à Quingey le 4 novembre et à Rennes-sur-Loue le 8 novembre avant une réunion publique à Paroy le 15 novembre (Place de l’église à 20h), à Chenecey-Buillon le 18 novembre (rue de l’église à 20h), à Samson le 25 novembre (3 rue du bas à 20h) et à Larnod le 29 novembre (esplanade Marthe Dagot à 20h).