Grand Besançon. Développement des énergies renouvelables

Le Conseil communautaire de Grand Besançon du 14 novembre a traité l’avenir des ZAER (Zones d’Accélération des Energies Renouvelables). Un sujet qui vient se télescoper avec la rareté foncière.

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Accueillir des projets d’énergies renouvelables

Le Plan Climat Air Energie Territorial 2024-2029, adopté par la collectivité en septembre 2024, prévoit une réduction des consommations énergétiques de 50% à l’horizon 2050. Parallèlement, l’objectif est de devenir un territoire à énergie positive, soit 100% des consommations énergétiques couvertes par une énergie décarbonée.

Le territoire de Grand Besançon consommait en 2008 5 665 Gigawattheure, à 93% d’origine fossile. L’objectif est donc de ne plus consommer que 2 831 Gigawattheure en 2050, à 100% d’énergie renouvelable.

La solution du mix énergétique

Pour Lorine Gagliolo, vice-présidente de GBM en charge du développement durable, de l’énergie et de l’environnement, « la solution ne se trouve pas dans l’éolien ou le solaire ou la méthanisation ou la géothermie ou le bois-énergie ou l’hydro électrique, mais bien dans l’addition de tous ces modes de production d’énergie renouvelable ».

A ce jour, 43 communes de Grand Besançon ont défini des « zones d’accélération favorables à l’accueil de projets d’énergies renouvelables » (ZAER) telles qu’elles ont été prévues dans le cadre de la loi APER de mars 2023.

Une emprise foncière impactant les logements et les zones d’activités

C’est la remarque formulée par Marcel Felt, Maire de Miserey-Salines « nous ne disposons pas de beaucoup de réserve foncière. Si celle-ci est encore réduite par l’introduction de zones de production d’énergies renouvelables, c’est autant de moins pour construire des logements et accueillir des entreprises ».  Selon les propos d’Aurélien Laroppe vice-président chargé de l’urbanisme et de l’action foncière, « ces ZAER ne seront pas intégrées dans le foncier disponible » !

Une dynamique de projets déjà engagés
La méthanisation, une énergie renouvelable et propre ? ©DR

Lorine Gagliolo le confirme devant les élus de Grand Besançon « la dynamique est engagée et Grand Besançon participe déjà au développement de plusieurs projets ».

*Photovoltaïque. L’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures va se poursuivre, complétée par des ombrières photovoltaïques sur les parkings. Une centrale photovoltaïque devrait voir le jour sur le site des Andiers à Chalezeule capable de produire la consommation de 1 800 personnes.

Le développement de cette énergie est par contre limitée par la capacité de certaines toitures à supporter des panneaux photovoltaïques ou à leur orientation.

*Méthanisation. Une unité de méthanisation existe depuis très longtemps sur le site de Port-Douvot. Elle a été récemment reconstruite. Grand Besançon Métropole a voté le 14 novembre une « charte méthanisation » pour suivre les appels à projets de 3 unités de méthanisation proposées par des opérateurs. Il s’agit de produire du « gaz vert » introduit dans le réseau, à partir des matières organiques locales.

*Bois-énergie. Outre les chaudières bois qui vont compléter le réseau de chaleur sur la commune de Besançon, 5 réseaux de chaleur sont exploités pour alimenter les bâtiments publics dans les communes du premier plateau. Un 6ème réseau de chaleur valorise le bois de récupération sur la commune de Novillars.

*Eolien. BGM participe au tour de table du parc éolien Nancr’éole sur la commune de Nancray. Le site devrait accueillir en 2028 3 éoliennes couvrant les besoins de 14 000 personnes.

Diviser par deux la consommation d’énergie, est-ce bien raisonnable ?

Nul doute qu’il faille faire preuve de sobriété énergétique. C’est bon pour la planète, c’est bon pour le portefeuille des particuliers et des entreprises.

Diviser par 2 la consommation qui était produite en 2008, c’est en même temps diminuer le nombre de logements et limiter l’installation d’entreprises. Au final, c’est moins de développement économique, moins de croissance et plus de fiscalité sur le territoire…l’inverse d’une politique d’attractivité économique !

Yves Quemeneur