Un problème important de santé mondiale
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), l’antibiotésistance constitue l’une des 10 plus grandes menaces pour la santé mondiale. « La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites évoluent au fil du temps et ne réagissent plus aux médicaments, rendant plus difficile le traitement des infections et augmentant le risque de propagation des maladies ».
Du fait de la résistance aux antimicrobiens, les antibiotiques perdent leur efficacité, pouvant compromettre la capacité à traiter les infections courantes.
5 500 décès en France
Ces décès sont liés à des infections à bactéries résistantes. Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses. Leur utilisation massive et parfois inadaptée, tant en santé humaine qu’animale, a conduit à la sélection de bactéries résistantes à ces médicaments.
La crainte d’un retour 80 ans en arrière
Le premier antibiotique (la pénicilline G) fut découvert en 1928 par le biologiste écossais Alexander Fleming. Puis sont apparus les sulfamides, mis en évidence par l’Institut Pasteur, qui sauvèrent des milliers de vies pendant la seconde guerre mondiale.
Le problème de l’antibiorésistance fut soulevé par Fleming lui-même dès 1945. « Une mauvaise utilisation de la molécule aboutirait à apprendre aux microbes à résister à la pénicilline… ».
10 000 molécules antibiotiques sont actuellement connues dont 150 sont utilisées en thérapie humaine.
« Les antibiotiques, c’est pas automatique »
Le slogan lancé en 2002 est toujours d’actualité. Le 22 novembre dernier, une équipe pluridisciplinaire était présente dans le hall d’accueil du CHU Jean Minjoz pour expliquer l’antibiorésistance et inciter les visiteurs, les patients à comprendre qu’il est urgent d’utiliser les antibiotiques de manière raisonnée et adaptée. Préserver leur efficacité et protéger la santé de tous, ce n’est pas seulement une journée ou une semaine dans l’année mais bien au quotidien.
Yves Quemeneur
