Besançon. Le MLAC se reforme pour les 50 ans de la Loi Veil

À l’occasion des 50 ans de la première loi sur le droit à l’avortement, portée par Simone Veil et promulguée le 17 janvier, l’association Solidarité Femmes Besançon, épaulée par la Ville et le CCAS, propose deux soirées de conférences et débats. Des militants du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) apportent leur soutien pour l’occasion.

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Gabriel Viennet et Josette-Alice Bos partageront leurs souvenirs du MLAC, les 17 et 23 janvier lors des rencontres organisées par Solidarité Femmes Besançon. Photo MS

Un café avec Gabriel Viennet et Josette-Alice Bos, c’est une immersion au cœur d’une partie de l’histoire bisontine. Celle de l’occupation de la maternité de l’hôpital Saint-Jacques en soutien à une femme enceinte de son 9e enfant. Celle des avortements clandestins organisés par le MLAC dans une librairie au 24, rue Mégevand entre 1972 et 1975. Celle qui a forgé l’ancrage socialiste post-68, dans la capitale comtoise.

Le premier est à l’époque étudiant en médecine, la seconde en littérature avec une première expérience du MLAC parisien. « Je ressentais une grande injustice pour ces femmes à qui l’avortement était interdit, alors qu’on venait de passer 1968. Les mentalités avaient changé, il fallait évoluer », se souvient Gabriel Viennet. « On parle beaucoup des femmes mais à l’époque des hommes démunis venaient aussi chercher de l’aide avec leur conjointe ! », rappelle Josette-Alice Bos.

Accompagné de dizaines d’autres militants, le duo participe à l’antenne locale du mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception. « On pratiquait des avortements avec la méthode dite Karman. Le manifeste des 343 en 1971, le procès de Bobigny en 1972 ou encore cette tribune de centaines de médecins avouant avoir déjà pratiqué l’avortement ont permis de créer un mouvement populaire inarrêtable », estime Gabriel Viennet. Après deux ans et demi de combat, la première loi portée par Simone Veil et dépénalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est votée le 17 janvier 1975, avant sa confirmation en 1979. Lié à vie par ce combat « avant-gardiste », chacun a depuis repris son chemin.

La constitutionalisation du droit à l’IVG votée en mars 2024 et les 50 ans de cette Loi Veil ont poussé les « anciens » à soutenir leurs « héritiers » lors d’une double manifestation de mémoire, les 17 et 23 janvier 2025.

Une première soirée le 17 janvier au FJT Les Oiseaux

Au foyer des jeunes travailleurs Les Oiseaux ce vendredi 17 janvier 2025, l’association Solidarité Femmes Besançon, aidée par la Ville de Besançon, invite les anciens du MLAC pour raconter ce combat. « Nous voulons rappeler qu’une minorité de gens résolus, illégale mais légitime aux yeux d’une majorité populaire, a pu changer une légalité insupportable », commente Josette-Alice Bos. Pour cette première soirée, les organisateurs diffusent le film Histoire d’A, de Marielle Issartel et Charles Belmont avant un débat.

Irène Jouannet à Besançon le 23 janvier

Pour cette seconde soirée du 23 janvier, les organisateurs de ce 50e anniversaire donnent rendez-vous au public au cinéma Victor Hugo Lumière. Après la projection du film Annie Colère de Blandine Lenoir (2022), une conférence débat sera animée par Irène Jouannet, symbole du MLAC et autrice de Mes années MLAC : petite chronique d’une grande conquête.

M.S