2025 s’inscrit dans un contexte économique fragile
Le baromètre de l’emploi des entrepreneurs existe depuis 2015. Créé l’initiative de l’association GSC en partenariat avec le Cabinet Altares, il évalue chaque année la situation de l’emploi des chefs d’entreprises et les incite à prendre une assurance volontaire pour couvrir le risque de la perte d’emploi pour ces « invisibles du chômage ». GSC est un organisme de protection géré par les 3 organisations interprofessionnelles (Cpme, Medef, U2P).
Hervé Kermarrec, Président de GSC s’inquiète « d’un début d’année 2025 crucial pour beaucoup de chefs d’entreprises. Les mesures fiscales votées, l’instabilité politique et les tensions internationales plongent les chefs d’entreprises dans un climat de forte incertitude…Il est essentiel de sensibiliser les entrepreneurs à la nécessité de maîtriser les risques en les informant sur les filets de sécurité financiers à leur disposition ».
Les dirigeants de TPE plus exposés
72,7% des entrepreneurs touchés par la perte d’emploi sont à la tête de structures de moins de 3 salariés et 30,2% dans des entreprises employant de 6 à 9 salariés.
Alors que 8 entrepreneurs sur 10 ayant perdu leur emploi étaient à la tête d’une entreprise réalisant moins de 500 K€ de chiffre d’affaires, le dirigeants d’une entreprise réalisant plus de 10 millions d’€ de chiffre d’affaires ont été épargnés avec une baisse de 26% des pertes d’emploi.
Toutes les régions sont concernées
L’Ile-de-France, les Pays de Loire et la Normandie sont les trois régions les plus sinistrées. L’augmentation du chômage des entrepreneurs y dépasse 20% sur un an.
A contrario, l’Outre-mer (+8,7%), la Corse (+8,9%) et le Centre-Val de Loire (+9,8%) étaient les régions les plus épargnées en 2024.
Peu de secteurs d’activité épargnés
Le secteur de la construction (+ 23,7%), le transport et la logistique (+29,3%) sont les plus impactés alors que l’industrie montre des signes de reprise (-0,2%).
Les autres activités concernées sont : l’agriculture (+ 13,3%), le commerce (+ 11%), l’hôtellerie-restauration (+ 6,6%) ou les services aux entreprises (+ 13,7%).
Les chefs d’entreprises « expérimentés » sont les plus touchés
L’âge médian des entrepreneurs ayant perdu leur emploi est de 46,3 ans. Mais la plus forte augmentation concerne les seniors âgés de plus de 60 ans dont la perte d’emploi est en hausse de 33,2% alors qu’ils ne représentent que 14% des chefs d’entreprise de l’étude.
2074 dirigeants d’entreprise ont perdu leur emploi en Bourgogne Franche-Comté
La Région fait mieux que la moyenne nationale avec une augmentation de…seulement 14,6%. Loin d’être un succès, ce relatif bon chiffre cache le fait que la région BFC n’est pas suffisamment dynamique dans la création d’entreprises et donc…par conséquence de leur échec !
« Les invisibles du chômage »
On parle de plans sociaux qui touchent de nombreux salariés. Ils font la une des médias. On parle moins des chefs d’entreprise, aculés à la liquidation judiciaire. Ces femmes et ces hommes, qui sont la richesse du territoire, qui prennent des risques, travaillent 80-100 heures par semaine.
Quand ils perdent leur entreprise, c’est la triple peine. C’est un échec personnel par rapport à la passion et l’énergie qu’ils y ont mis. C’est un échec financier : ils sont souvent confrontés à des dettes personnelles issues de leur activité et ne bénéficient souvent d’aucune protection sociale. C’est aussi parfois un échec familial.
La vie d’entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille !
L’association GSC remplit le rôle de l’ASSEDIC pour les entrepreneurs. S’assurer de façon volontaire est un moyen de trouver les solutions de rebondir.
