Besançon. Un dernier budget « responsable » pour la majorité actuelle de la Ville de Besançon

Le conseil municipal du 3 avril 2025 était largement consacré à l’étude et au vote du budget primitif 2025 de la Ville de Besançon. Une séance houleuse qui en annonce bien d’autres au fil des mois qui précèdent les élections municipales de 2026.

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Un budget « responsable, ambitieux et volontariste ». Antony Poulin, adjoint en charge des finances l’a annoncé : « nous agissons avec détermination depuis 5 ans. Notre budget 2025 place l’entraide au cœur, amplifie la transition écologique et la justice sociale ».

225 millions d’euros au service des bisontins

Ce budget de 225 millions d’€ se répartit entre 160 M€ pour le fonctionnement (dont 90 M€ pour la seule masse salariale) et 63 M€ en investissements (dont 50 M€ pour les équipements, soit 5 millions de plus qu’en 2024). « 80% de nos investissements sont autofinancés grâce à l’augmentation depuis le début du mandat de l’épargne nette, qui dénote notre souci de maîtriser les dépenses publiques sans remettre en question notre volonté d’une politique de solidarité au service des plus faibles ».

Antony Poulin, Adjoint aux finances de la Ville de Besançon ©YQ

Antony Poulin en profite pour stigmatiser la politique nationale qui contraint les collectivités à la prudence. La loi de finances 2025 impacte sensiblement les chiffres présentés en début d’année sur les Orientations Budgétaires. Les cotisations à la caisse de retraite des collectivités locales ont une incidence négative de 1 M€ pour les finances de Besançon. Christophe Lime (PCF) pointe la responsabilité de l’Etat : « la CNRACL avait un excédent de trésorerie de 100 MD€. La situation se dégrade dangereusement. Les agents contractuels des collectivités cotisent au régime général limitant le montant des cotisations alors que les retraités sont de plus en plus nombreux ».

32 Millions d’euros de Dotation Générale de Fonctionnement

La dotation est en hausse, largement insuffisante selon Antony Poulin. « En 2014, la DGF était de 34 M€ ». A contrario, Besançon n’est pas sollicitée par l’État dans le dispositif DILICO, dispositif de lissage des recettes fiscales des collectivités. Une absence de ponction financière par l’Etat liée à une collectivité où la pauvreté est importante et l’économie au ralenti. Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant) enfonce le clou : « 42% des habitants de Besançon habitent dans les quartiers prioritaires, ce n’est pas un succès ! »

Ludovic Fagaut, chef de file de l’opposition « Besançon Maintenant » au conseil municipal de Besançon ©YQ
« C’est le dernier budget de votre mandat, c’est aussi votre dernier budget tout court », Ludovic Fagaut, conseiller d’opposition, chef de file de Besançon Maintenant !

« Je prends acte du désendettement de 2,2 M€ de la Ville mais la ville est verrouillée par votre majorité et vous présentez un budget en trompe-l’œil. 40% des investissements inscrits ne sont pas réalisés selon la Cour des Comptes régionale » s’insurge Ludovic Fagaut.

Anne Vignot, Maire de Besançon au conseil municipal du 3 avril 2025 ©YQ

Anne Vignot répond « Nous n’avons pas augmenté la fiscalité locale depuis le début du mandat…ce n’est pas le cas du département qui vient d’augmenter les frais de notaires ». Piqué au vif, Ludovic Fagaut rétorque « avec la hausse des bases taxables, vous avez augmenté concrètement les impôts des bisontins de 36 millions en 5 ans ».

« Nous sommes fiers d’investir sur l’humain », Anne Vignot, maire de Besançon

« Nous apportons du soin, de la sécurité et un service public que nous remercions tous les jours ». De son côté, Agnès Martin (cheffe de file de Renaissance) dénonce « l’absence d’un fil conducteur dans la politique de la ville, des quartiers dégradés et paupérisés…une ville au ralenti ». « Il est faux de dire que nous ne tenons pas nos engagements » a conclu Anne Vignot. Logiquement, ce budget a été voté à la majorité, toutes les oppositions votant contre.

Yves Quemeneur