Pontarlier. Pédaler et transmettre, un projet pédagogique unique entre Pontarlier et la cordillère des Andes

Enseignant d’activités physiques adaptées au CHIHC de Pontarlier, Lucas Lechevallier quitte tout et se lance dans un projet inédit : traverser la cordillère des Andes à vélo. Un défi personnel qu’il associe avec des établissements scolaires de Pontarlier pour ouvrir les jeunes vers d’autres cultures et enseignements interactifs, et les sensibiliser à l’éco-responsabilité.

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Lucas Lechevallier et son vélo
©Lucas Lechevallier

Lucas Lechevallier a 26 ans et des projets plein la tête. Notamment un qu’il mûrit depuis plus d’un an, Vel’Andes. Il se prépare à traverser la cordillère des Andes à vélo, de la Colombie au nord du Chili, soit près de 10 000km. En pleine transition écologique, il souhaitait « vraiment intégrer la notion de vélo à ce gros voyage. C’est plus écologique que la voiture mais surtout ça apporte cet aspect de lenteur qui me plaît beaucoup. Quand t’es en voiture, tout défile très vite, tu ne vois rien ». Pour s’y rendre, pas question de prendre l’avion. Place au voilier avec le Transatlantique. 

Des échanges avec les établissements scolaires

Bien plus qu’un simple projet personnel, Lucas Lechevallier veut créer une réelle connexion avec les jeunes générations et envoyer des contenus immersifs, expériences scientifiques et culturelles, photos, vidéos, récits aux écoliers, collégiens et lycéens. Il a déjà rencontré une équipe enseignante du lycée Xavier Marmier pour réfléchir aux diverses possibilités. « On a évoqué par exemple l’idée de me poser quelques capteurs pour suivre les données pendant une semaine et permettre aux élèves de calculer la météo que j’ai pu avoir. La cordillère des Andes est une chaîne de volcans donc il y a 1000 phénomènes à étudier en cours. Je vais me rendre au Mitad del mundo (milieu du monde) là où les pôles magnétiques s’inversent donc il y a un phénomène physique intéressant. Je vais tenter de surfer la plus longue vague du monde, ça permet d’étudier comment se forme une vague, ce qu’il se passe dans les fonds marins, etc. Ce côté pédagogique rend le projet encore plus concret. Avoir une notion autre que le personnel ça te tient. J’ai limite plus envie de faire ce voyage pour les jeunes que pour moi », sourit l’intéressé.

Un triptyque indispensable entre Lucas Lechevallier, l’équipe éducative et les étudiants pour amener les jeunes à s’ouvrir sur le monde. « Au début, ce seront surtout les enseignants et moi qui apporteront du dynamisme mais l’idée est que les échanges, les questionnements viennent des jeunes. J’ai rencontré la trentaine d’éco-délégués au lycée Xavier Marmier. On a pensé à ce que je leur partage des plats typiques qui pourrait initier “une semaine du goût” dans l’établissement, mais également que je me rende dans des écoles ou hôpitaux pour discuter des différences culturelles ». Il est actuellement en train de créer des contacts avec l’école élémentaire Louis Pergaud à Pontarlier, le lycée Les Augustins mais également l’école Sadi Carnot, dans le Val-d’Oise. « Si un professeur est intéressé, allons-y »

Inciter les jeunes à « s’ouvrir, comprendre et oser »

Originaire de Normandie, il est « tombé amoureux du Doubs » il y a deux ans et demi en intégrant l’hôpital de Pontarlier en tant qu’enseignant d’activités physiques adaptées. Un sens du partage et d’ouverture d’esprit qui font partie de sa nature, et qui se retrouvent dans son projet Vel’Andes. Lucas Lechevallier espère partir début novembre à bord du Transatlantique. Ensuite, les aléas du voyage feront loi. « J’ai quelques appréhensions mais c’est ça qui est stimulant. Et puis, la peur est surtout transmise par les gens. Il y a un monde où j’arrive début décembre pour démarrer la traversée à vélo. J’espère en tout cas arriver fin janvier maximum ». Un itinéraire qu’il a fallu imaginer en fonction des événements climatiques. « Le Pérou est difficile à traverser avant avril, à cause de la saison des pluies ». Il se munit d’un VTT et d’une tente pour se déplacer et dormir. « Le fait de partir seul oblige d’aller vers les gens. Dans des voyages comme ça, c’est une reconnaissance d’avoir à boire et à manger ». Un retour vers plus de simplicité qu’il souhaite partager avec les jeunes. « C’est une façon de mêler aventure, développement durable et pédagogie, le tout en inspirant les jeunes à s’ouvrir, à comprendre et à oser ».

Pour créer un lien pédagogique : l.lechevallier.pro@gmail.com / 06.24.96.50.74