Dans le bureau du maire, désormais occupé par Maud Salvi, une photo de Daniel Perrin trône au bord de la fenêtre. « C’était important pour moi et logique ». C’est dans un contexte particulier que cette « gamine de Mouthe », maman de deux filles, est passée de première adjointe à maire ce 3 juillet, en l’espace d’une quinzaine de jours. Daniel Perrin, maire depuis 2014 et réélu en 2020 est décédé le 21 juin dernier, à 80 ans. Les trois adjoints de Maud Salvi sont Pascal Légé, Pascale Guyon et Maxime Thionnet.
« En tant que première adjointe, on sait qu’on peut potentiellement remplacer le maire, mais on n’imagine pas de telles circonstances. On pensait terminer le mandat », confie Maud Salvi. Depuis janvier, Daniel Perrin ne venait plus à la mairie, en raison de problèmes de santé. « Il était présent malgré tout. On ne le dérangeait pas sans arrêt mais je savais que je pouvais l’appeler au besoin. C’est une personne qui m’est chère. Il est venu me chercher (en 2014, ndlr). J’ai beaucoup de respect pour lui ».
« On devait finir ensemble »
Maud Salvi a beaucoup hésité avant de se porter candidate à sa succession. « Cela demande beaucoup d’implication et a un sacré impact sur ma vie. J’ai un travail à côté, je me suis posée beaucoup de questions. Il reste neuf mois avant la fin du mandat, qu’on devait terminer avec Daniel. J’ai eu un déclic et je ne me suis dit que je ne pouvais pas partir comme ça, on devait finir ensemble ».
La nouvelle maire doit désormais passer par une phase d’adaptation comme toute l’équipe qui gravite autour de l’Hôtel de Ville. Un jeu d’équilibriste. « Il ne faut pas tout brusquer. Tout le monde a de la peine. C’est compliqué car j’ai un peu l’impression de lui prendre sa place. Il faut réussir à dégager cette culpabilité, à comprendre ce qu’il se passe et à trouver ma place. J’ai reçu beaucoup de messages bienveillants ».
Continuer sur ses pas pendant les neuf prochains mois
Dès 2020, Daniel Perrin avait affirmé qu’il s’arrêterait en 2026. La nouvelle équipe de 14 élus va continuer sur ses pas, pour la fin du mandat. « On a beaucoup dégrossi ces six dernières années. On continue de travailler sur les conduites d’eau. Il reste encore un gros chantier, le réaménagement de la grande rue de Mouthe. Ça fait deux mandats que l’on est dessus. On a freiné avec la situation de Daniel. Je pense que ça va être compliqué avant la fin du mandat, mais au moins l’enclencher ». Et pour les prochaines élections municipales de 2026 ? « C’est un peu une phase test. Je vais prendre les neuf prochains mois comme ils arrivent. Peut-être que je vais adorer, peut-être pas. Je me laisse le temps de voir ».