
L’habituelle conférence de presse précédant le conseil municipal a permis de présenter l’un des projets phares de la rentrée : des cuves de récupération d’eaux de vidange et pluviales de la piscine Mallarmé. Son coût est estimé à près d’un million d’€ et doit permettre de traiter et réutiliser cette eau pour l’arrosage des terrains sportifs du complexe Léo Lagrange, accolés à la piscine. Une idée pensée « dès 2022 », précise la maire Anne Vignot, « qui n’est pas une réponse aux récentes critiques des clubs sportifs mais bien un projet étudié depuis la dernière grosse sécheresse, qui avait posé de nombreux soucis et questions ». L’initiative fait partie des 24 mesures du Plan O, lancé par la Ville de Besançon au mois de mai 2023 pour s’adapter et répondre à la demande en eau sur le territoire.
Piscine Mallarmé : 16 000 m3 d’eau à l’année
Entre une vidange annuelle et le renouvellement obligatoire de 30 litres d’eau par baigneur chaque jour imposé par l’Agence Régionale de Santé (ARS), la piscine Mallarmé consomme près de 16 000 m3 d’eau chaque année. Jusqu’ici, cette consommation était simplement renvoyée vers la station d’épuration. Désormais, elle sera « valorisée » sur place. D’abord stockée dans deux cuves de 2000 m 3 chacune, construites à côté de la piscine, l’eau sera traitée et réutilisée pour arroser les trois terrains sportifs au complexe Léo Lagrange. Les eaux pluviales de la toiture de la piscine sont également intégrées dans ce nouveau système. « Le terrain honneur de football consomme à lui seul 8000 m3 sur une année », précise Jean-Emmanuel Lafarge, conseiller municipal délégué à la maîtrise de l’énergie.
Un concept unique en France, « grâce à la géographie »
Ce concept unique en France, pour de tels volumes, est rendu possible « grâce à la configuration géographique de deux sites collés », poursuit Anne Vignot. S’il existait déjà une cuve géante sous le rond-point de Charlottesville, celle-ci reste une « zone tampon » afin d’absorber les excès d’eau de pluie. Une réponse locale à un triple enjeu : économique, écologique et sportif. Mieux, celle-ci permet également de contourner les restrictions d’eau imposées par la Préfecture en période de sécheresse et d’arroser continuellement les terrains de sport. « Lorsqu’un terrain est trop sec et abîmé, le remettre au niveau prend du temps et a un coût. Cette fois, nous pourrons garder un arrosage et une qualité régulière », commente la maire de Besançon. Au stade Léo Lagrange, deux terrains sont pour l’instant alimentés par un arrosage automatique. Le terrain en herbe, à l’intérieur de l’anneau d’athlétisme, pourrait également le devenir avec cette récupération d’eau.
L’eau récupérée dans ces cuves peut également servir à arroser toute la végétation avoisinante. « À titre de comparaison, l’eau de la piscine Lafayette est pour l’instant réutilisée par nos services et notamment les balayeuses », poursuit Anne Vignot. « Les services réfléchissent à encore optimiser cette récupération d’eau à Planoise ». Si le coût du projet à Mallarmé, 1 million d’€, paraît important, Jean-Emmanuel Lafarge rappelle qu’il préfère le voir comme un investissement de « 250 € par m3 d’eau réutilisé ». L’inauguration officielle devrait être faite au moment de la vidange de la piscine, pendant les vacances scolaires de Noël.