Région. Dermatose nodulaire contagieuse : des règles strictes dans le Doubs après trois cas dans le Jura

Un premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé samedi 11 octobre à Écleux dans le Jura, aux portes du Doubs. Après la mise en place d’une zone de surveillance, une importante réunion entre les services de l’État, les services sanitaires et le monde agricole a établi un plan d’urgence pour tenter d’endiguer la propagation d’un virus aux conséquences désastreuses pour la filière agricole. Depuis, deux foyers supplémentaires ont été détectés

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Lundi 13 octobre dans les couloirs de la Préfecture, l’alerte est maximale. Deux jours plus tôt à Écleux (Jura) un cas de Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé et a immédiatement entraîné la mise en place d’une zone de protection dans un rayon de 20 kilomètres « autour de l’épicentre », précise Rémi Bastille, préfet du Doubs. Cela concerne quarante communes du département, dont Arc-et-Senans, Quingey et Saint-Vit. À cela s’ajoute une zone de surveillance pour toutes les communes situées entre 20 et 50 kilomètres de ce foyer d’infection. Cette seconde zone inclut 205 autres municipalités du département avec notamment Besançon, Ornans, Pontarlier ou encore Valdahon. La Haute-Saône, la Côte d’Or et la Saône-et-Loire sont également concernées. Au total, 123 000 animaux (la DNC ne touche que les bovins, zébus et buffles) sont sous surveillance, dont 11 000 dans la zone de protection. Un périmètre de sécurité construit autour des connaissances actuelles sur le stomoxe. « Cette grosse mouche », comme le résume Philippe Monnet, président de la Chambre d’Agriculture 25 – 90, serait à l’origine du déplacement du virus. « On sait que le stomoxe peut se déplacer dans un rayon de 5 kilomètres par jour. Il faut donc qu’on réduise au maximum toutes les entrées et sorties dans les élevages ».

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Les déplacements de bovins interdits « sauf dérogation »

Le plan de lutte contre la propagation de la DNC est très strict : outre l’interdiction des déplacements de bovins (sauf dérogation accordée par les services de l’État), une grande campagne de vaccination va démarrer « le plus rapidement possible et le plus massivement possible » précise Rémi Bastille. Pour chaque visite « obligatoire » sur les exploitations (comme le ramassage du lait par exemple) différentes dispositions de biosécurité sont obligatoires : désinfection, tenues spéciales, nettoyage des véhicules, etc. Des habitudes « à changer » selon tous les acteurs autour de la table « qui sont en réalité des consignes simples mais strictes, que nous devrions pratiquer depuis longtemps », admet Christophe Chambon, président du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental. « C’est un coup de massue », résume Lionel Malfroy, président du groupement de défense sanitaire (GDS) du Doubs.

La carte des zones de protection et de surveillance.

 

« Certains ne respectent pas les règles ! »

Conscients que chez les agriculteurs, le stress de voir arriver cette maladie aux conséquences graves pour les bovins est remplacé par la peur d’être touché, Christophe Chambon comme Lionel Malfroy appellent à une « prise de conscience des paysans ». « Si la maladie s’est propagée, c’est parce que certains ne respectent pas les règles. On ne voit pas d’autres explications donc ceux qui font n’importe quoi, il faut les montrer du doigt. On n’a pas le droit de jouer avec nos élevages ! ». Des contrôles routiers de la police nationale et de la gendarmerie vont également être mis en place pour bloquer tout transport injustifié d’animaux.

Du côté des services sanitaires, les 95 exploitations installées dans la zone de protection vont être visitées.  Viendra ensuite la campagne de vaccination. « Avec le déplacement quotidien du stomoxe, notre travail débute à partir de cette ligne de 20 kilomètres entre la zone de protection et celle de surveillance, pour se rapprocher de l’épicentre d’un côté et s’en éloigner de l’autre », explique Fabienne Clerc-Jeannin, directrice adjointe à la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations). La Chambre d’agriculture a également mis en place un numéro dédié (de 9 h à 18 h : 03 39 59 58 58) aux nombreuses interrogations des agriculteurs ou afin de joindre directement des vétérinaires. Depuis cette réunion, deux cas supplémentaires ont été confirmés, toujours à Ecleux. 

M.S