Besançon. Municipales 2026 : Anne Vignot lance sa campagne et sa contre-offensive

Bousculée ces derniers mois par l’abandon du Parti socialiste et, plus récemment, de La France insoumise, Anne Vignot (LE) a officiellement lancé sa campagne mercredi 12 novembre. Une annonce faite une semaine après un débat public improvisé face à Séverine Véziès (LFI), sur les raisons de cette désunion. Épaulée par de nombreux soutiens, à commencer par le Parti communiste français (PCF), la candidate écologiste ne refermera pas les discussions avec les autres forces de gauche avant le 26 février.

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Lancement de campagne d'Anne Vignot

Faire front dans la tempête : voilà le message envoyé par Anne Vignot (Les Écologistes, LE) et ses soutiens, réunis ce mercredi 12 novembre à Battant. Un quartier si symbolique de Besançon, si polémique tout au long du premier mandat de la maire écologiste. Après trois semaines assombries par un brouillard médiatico-politique né de la rupture avec La France insoumise (LFI), le ciel s’est à nouveau dégagé au-dessus de la candidate, qui a retrouvé des couleurs, entourée de ses soutiens dévoilés tour à tour ces derniers jours.

Exit le PS, Place Publique et LFI. Six mouvements accompagnent les écologistes dans cette nouvelle alliance : À Gauche Citoyens, Génération·s et le Parti communiste français (PCF) faisaient déjà partie de l’équipe sortante. Après avoir discuté « avec tout le monde » et fait voter ses 90 militants, le PCF a décidé de poursuivre derrière Anne Vignot. « Les militants ont décidé à 97,9 % de rejoindre cette union. Le bilan est bon, la légitimité de la maire sortante est forte et nos conditions sont respectées », résume le chef de file Hasni Alem.

« Besançon : vivante, juste et humaine »

S’ajoutent les soutiens de L’Engagement — le parti créé par Arnaud Montebourg, qui a quitté la politique depuis —, de Doubs Debout !, l’antenne locale du parti de François Ruffin, et de L’Après, mouvement fondé entre autres par Clémentine Autain, Alexis Corbière et Raquel Garrido. Sept composantes au total, épaulées par des figures de la gauche locale comme le socialiste Patrick Bontemps, forment cette union qui porte désormais un nom : « Besançon : vivante, juste et humaine ».

« Cette coalition s’est construite sur la solidarité, la coopération, la générosité et surtout la lucidité face à la situation actuelle », commente Anne Vignot, tête de liste. « Faire de notre ville un modèle d’humanisme est un socle qui nous unit […] Le vocabulaire utilisé par nos opposants comme “Nettoyer la ville” est une alerte concrète, qui nous donne encore plus de raisons d’être ensemble aujourd’hui. Il n’y a pas de fatalité : ne laissons pas croire qu’il n’y a pas d’espoirs, offrons une image positive. Alors même qu’à gauche, tous considèrent que notre bilan est très positif, je suis certaine que notre équipe nouvelle peut aller encore plus loin et faire front fièrement contre une droitisation violente et sans scrupules. Nous sommes prêts. »

Parmi les visages incarnant cette « union plurielle », terme régulièrement repris au cours de la conférence de presse, on retrouve d’anciens insoumis proches de Séverine Véziès, comme Gabriel Viennet, aujourd’hui représentant local de L’Après. « J’ai vu qu’en six ans, avec Anne Vignot, une politique correcte était conduite sur plusieurs thématiques. J’ai pensé qu’on pouvait soutenir cette majorité. LFI a fait son choix, je le regrette. » Marc Paulin (Debout !), proche de François Ruffin, a partagé de nombreux combats avec LFI par le passé. « Tout ce qu’on veut, c’est l’union. Depuis six ans, ce qui a été fait, ce n’est pas si mal que ça ! Nous soutenons cette liste avec plaisir et surtout, au regard de l’actualité, sans demande particulière ! »

« L’union de la gauche, c’est nous »

Une union « élargie », affirme Anne Vignot, qui ne ferme toutefois pas la porte. La date limite du dépôt des candidatures est fixée au 26 février à 18 h. « Il a toujours été question, avec le PS ou LFI, qu’il y aurait une union au second tour. […] Que les partis veuillent compter, c’est normal, mais aujourd’hui la gauche est représentée par notre union, et les gens le savent. »

Que vont faire Nicolas Bodin et Jean-Sébastien Leuba ?

Si les relations avec Nicolas Bodin, candidat PS non investi et adjoint à l’économie de la majorité actuelle, se sont tendues au fil du mandat, elles ont depuis repris, « et il n’est pas impossible qu’il nous rejoigne », glisse un membre de l’union d’Anne Vignot. Une rencontre est également prévue avec Jean-Sébastien Leuba, le candidat choisi par le PS pour faire campagne. « Il n’est jamais trop tard pour aller dans le bon sens », résume Anne Vignot.
De quoi agacer La France insoumise, partenaire privilégié il y a encore quelques semaines, qui reproche aujourd’hui à la maire sortante de ne pas avoir assumé son alliance, entraînant de longues hésitations.