66 000 faillites en 2025
La plupart des économistes attendent un pic de défaillances d’entreprises au 1er trimestre 2025. La particularité tient à la nature des défaillances affectant plus de PME et d’ETI. Les dépôts de bilan, voire les liquidations d’entreprises plus importantes, entraînent une plus grande destruction d’emplois : directes par l’impact sur ces entreprises et surtout indirectes par la cascade de défaillances sur les sous-traitants. La baisse des taux d’emprunt entamée à la fin du premier semestre 2024 pouvait avoir un impact positif sur la croissance. Mais pour nombre d’experts, c’est la composition de cette croissance qui pose problème.
Sur le commerce extérieur, la contraction des importations l’emporte sur le dynamisme des exportations. La situation économique et politique est par ailleurs un facteur de réduction de la demande intérieure. Et comme les carnets de commande restent peu remplis, l’investissement continue de reculer. La situation budgétaire de la France risque par ailleurs de freiner les investissements publics de l’Etat et des collectivités. Dans ces conditions, la hausse continue des charges (énergie, cotisations, impôts, taxes…) et une demande faible risquent d’accélérer les défaillances d’entreprises.
En Franche-Comté, les décisions « politiques » intérieures et européennes vont avoir un impact très important sur la filière automobile et la cascade de sous-traitants. Alors qu’un moteur thermique peut mettre en mouvement jusqu’à 2000 pièces, un moteur électrique en compte une vingtaine. Si au moins, les moteurs électriques étaient fabriqués en France (et notamment en Franche-Comté) on pourrait créer de nouveaux emplois industriels. Il est à craindre que l’électrification du parc automobile bénéficie surtout aux importations chinoises et à la perte de nombreux emplois en France. « Le camp du Bien s’inquiète plus de la fin du monde que de la fin du mois ».
Assurer un rebond professionnel aux entrepreneurs en difficulté
C’est le sens de la convention signée entre « 60 000 rebonds » et l’Urssaf. Comment imaginer un nouveau projet professionnel et se reconstruire psychologiquement après un échec. Les deux partenaires s’engagent à mutualiser leurs services auprès des bénéficiaires pour faciliter l’accès aux informations et à des ressources claires et accessibles sur leurs droits et l’ensemble des démarches. Il s’agit également d’accompagner les entrepreneurs dans la création d’une nouvelle entreprise : l’Urssaf proposera ainsi des ateliers et webinaires de sensibilisation aux entrepreneurs, accompagnés par « 60 000 rebonds » : choix du statut, protection sociale, niveau des cotisations et la connaissance de l’ensemble des services de l’Urssaf.
Accompagnement individualisé
Le parcours « Envol » proposé par l’association fournit un soutien individualisé aux entrepreneurs dans leur parcours de rebond entrepreneurial. L’Urssaf participera aux comités de soutien proposés par « 60 000 rebonds ». « Notre mission de collecte des cotisations pour financer notre protection sociale doit s’accompagner d’une aide aux entrepreneurs tout au long de leur parcours professionnel, depuis la création jusqu’aux premières difficultés. En accompagnant les entrepreneurs en grande difficultés face à un échec, nous allons plus loin dans l’information des dispositifs existants et la reprise d’une éventuelle autre activité » souligne Anne Barralis, la directrice de l’Urssaf Franche-Comté.
Frédéric Liotard, Président de « 60 000 rebonds Bourgogne Franche-Comté », « notre partenariat s’inscrit dans la volonté de redonner aux entrepreneurs en difficulté la capacité de se reconstruire…Nous renforçons le dispositif d’accompagnement pour offrir un soutien humain et professionnel, essentiel pour surmonter l’épreuve de l’échec. Avec l’Urssaf, nous souhaitons soutenir le retour à l’emploi ou la création d’une nouvelle entreprise mais aussi de transformer la perception de l’échec entrepreneurial en opportunité de croissance et de résilience ».
Prévenir plutôt que guérir
L’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille. La passion d’entreprendre est un combat quotidien. Et la citation de Winston Churchill prend tout son sens « on considère le chef d’entreprise comme un homme à abattre, ou une vache à traire. Peu voient en lui le cheval qui tire le char ».
Anne Barallis pour l’Urssaf et Frédéric Liotard pour « 60 000 rebonds » font leur la citation du « Vieux lion ». L’Urssaf de Franche-Comté, garante de la collecte des cotisations sociales, a compris que l’écoute et la prévention étaient aussi l’un des moyens d’assurer les ressources sociales de la collectivité. L’approche pragmatique et humaine de la directrice régionale de l’Urssaf en est la preuve.