Comment vous est venue cette étonnante passion ?
Je suis passionné de météo depuis longtemps. Ça remonte à l’enfance. Dès qu’il neigeait ou qu’un phénomène particulier comme un orage se produisait, je me précipitais à la fenêtre pour observer. Puis en grandissant, l’envie d’en voir plus s’est développée alors dès que j’ai eu mon permis de conduire, j’ai eu envie d’aller où les orages allaient éclater pour prendre des photos.
Donc juste pour faire des images ?
Non. Mon intérêt pour les orages va bien au-delà et l’aspect scientifique m’importe aussi. Je me suis beaucoup documenté sur ces phénomènes et les différentes structures d’orages. Car ce ne sont pas juste des éclairs et des coups de tonnerre pendant un temps assez court… On peut avoir une petite cellule simple avec un cumulo-nimbus qui va grossir de manière plus ou moins importante selon différents paramètres atmosphériques et environnementaux. Par exemple, la présence d’un lac et son humidité peut provoquer l’implosion d’un petit orage en seulement cinq minutes et c’est toujours fascinant à observer et relever.
Votre intérêt vous a d’ailleurs rapproché De Météo Franc-Comtoise ?
Plus précisément d’Ilyès Ghouil que j’ai rejoint dans sa belle aventure depuis quelques années. Cette passion commune m’a conduit à lui proposer un nouveau logo pour sa page Facebook puis à créer de nouveaux fonds de cartes pour rendre ses prévisions plus visibles et enfin à réaliser son site Internet. C’est devenu un ami et c’est une belle aventure que je poursuis à ses côtés.
D’ailleurs, vous chassez souvent les orages ensemble. Comment procédez-vous ?
J’observe les différents modèles météo et je recoupe les différentes informations dont je peux disposer pour réfléchir au lieu idéal pour aller se poster afin de faire les meilleures observations. C’est seulement deux heures avant que la décision finale est prise quant à la destination, souvent après beaucoup d’hésitations et parfois finalement plutôt en me laissant guider par mon instinct. C’est alors une course contre la montre : il faut charger le sac avec le pied et l’appareil photo, un Reflex avec cellule de déclenchement ce qui permet de jour comme de nuit une prise de vue automatique à chaque apparition d’éclair.
Vous prenez bien entendu de nombreuses précautions ?
Un orage peut en effet être dangereux donc avoir des connaissances sur ces phénomènes c’est bien mais il faut aussi connaitre les règles pour minimiser les risques. Ne jamais trop s’approcher de la cellule orageuse, la pluie rend d’ailleurs impossible la prise de photographies de qualité. Ne pas attendre qu’il soit au-dessus de nous pour quitter les lieux. Ne pas être sous un arbre, avoir les jambes collées l’une à l’autre, se mettre accroupi en cas de danger immédiat et toujours avoir la voiture à proximité car au besoin on pourra s’y réfugier pour se protéger des impacts de foudre.
Vous avez déjà eu de grosses frayeurs lors de vos sorties ?
Oui, par exemple au Mont-D’Or, de nuit, l’orage était à environ 5 kms mais il s’est déplacé très vite avec de nombreux éclairs, des rafales de vent et de la grêle. Une autre fois à Plaimbois-Vennes, la foudre est tombée juste derrière la voiture. Ou encore au Crêt-Monniot, en observant un orage sur Pontarlier, donc à quelques kilomètres, un éclair s’est propagé dans un nuage et a frappé l’antenne voisine qui a attiré l’arc électrique…cette fois-là, on a eu un coup de chaleur !
Quel rêve a un chasseur d’orages comme vous ?
C’est de se rendre aux Etats-Unis pour observer des phénomènes extrêmes comme des tornades comme dans le film Twister qui est forcément une référence pour un passionné comme moi. Il est assez fidèle aux situations que l’on peut vivre et on attend d’ailleurs avec impatience le numéro deux qui va sortir bientôt !