Né en 1953 à Ravensbourg (Allemagne), Robert Schad étudia de 1974 à 1980 à l’École supérieure des Beaux-Arts de Karlsruhe (Allemagne), avant de rejoindre Porto (Portugal) pendant deux ans, où il obtint une bourse d’étude. Après cette expérience enrichissante, il revint en Allemagne et plus particulièrement à Fribourg-en-Brisgau où il créa un centre d’art. Il quitta néanmoins la ville et vint ensuite s’installer à Larians-et-Munans, en Haute-Saône, en 1994. Aujourd’hui, son atelier est installé dans ce village, tout comme un parc dans lequel il présente certaines de ses œuvres.

Après avoir exposé en Allemagne, en Autriche, en Italie, au Portugal et en Bretagne par exemple, c’est en Bourgogne-Franche-Comté que Robert Schad souhaita créer son parcours dix par dix. Déjà au Portugal, Robert Schad avait fait un parcours semblable à celui qu’il propose dans la région, avec 50 sculptures réparties dans 17 lieux, du nord au sud du pays.

Pour cette nouvelle exposition, 62 sculptures sont actuellement réparties entre 33 villes et villages de la région, dans six départements différents (moins le Jura et l’Yonne). Le Doubs est le département abritant le plus de lieux différents pour cette exposition, soit 12, avec 15 sculptures différentes. Le projet, dont le curateur est Jean Greset, est soutenu par la région Bourgogne-Franche-Comté.

 

« la sculpture n’est jamais juste quelque chose que de joli ou de beau », Robert Schad. 

Un chemin pour découvrir la région…

Les lieux ont été choisis scrupuleusement pour questionner ou s’harmoniser avec l’espace. « Mon parcours de sculptures, c’est une exposition de sculptures mais aussi un chemin pour découvrir la région », confie Robert Schad, avant de poursuivre qu’il est ainsi possible de « jeter un œil un peu différent sur les choses que l’on connaît ». « Chaque sculpture est comme un danseur dans une chorégraphie que je propose pour cette région et a son rapport avec la situation. Par exemple, à Arc-sous-Cicon, il y a une petite chapelle à côté de la route qui fait une forme verticale. J’ai choisi une sculpture qui dialogue avec cette chapelle. »

Des œuvres abstraites respectant toujours la même section de 10 par 10, d’où le nom de l’exposition. Robert Schad en explique la signification : « Ça veut dire dix par dix centimètres. Toutes les sculptures sont faites d’acier de section 100 x 100 millimètres », avant de souligner que « les sculptures sont très lourdes, elles pèsent des tonnes mais elles ont un aspect très léger. C’est ce qui caractérise mon travail, de trouver la légèreté avec des sculptures très lourdes. Mes sculptures paraissent être en mouvement, comme un danseur dans l’espace. Elles surpassent la rigidité, elles transmettent une idée de mobilité et de temps », tout en rappelant que « jamais, la sculpture n’est juste quelque chose que de joli ou de beau » . « La sculpture est un organisme qui dialogue avec les gens. Parfois plus agréable, parfois aussi dans une manière plus brute si le lieu demande une expression plus brute. La sculpture doit se défendre contre le lieu. Ce n’est jamais la décoration ou le beau que je cherche, c’est une expression, c’est la sensation, la sensibilité, la réaction ».

L’acier ne ment pas

« J’aime bien que la sculpture soit un moyen de parler avec d’autres arts pour définir un monde créatif et positif dans notre temps virtuel. Ma sculpture est d’acier. Elle est faite à la main. Elle montre le travail de l’Homme. C’est une sculpture abstraite et vraie. L’acier ne ment pas. Il faut mettre beaucoup de force et d’énergie dedans pour qu’il y ait une sculpture. Il y a une certaine résistance. Il y a donc la possibilité de mettre de la force personnelle dans chaque sculpture », conclut l’artiste.

Après avoir exposé l’an dernier dans un parc anglais, Robert Schad prépare actuellement une exposition dans un centre d’art contemporain au nord-est du Portugal, pays dans lequel il possède une maison depuis 1988. Pour accompagner l’exposition dix par dix, trois expositions parallèles seront créées : à Bibracte, à Lure et à Ronchamp. L’objectif sera de montrer une autre facette de l’artiste, afin de mieux appréhender son travail. Bien que ce soit encore en cours de réflexion, elles devraient être inaugurées en juin ou juillet 2022.

Informations pratiques : Pour découvrir la famille sculpturale à l’extérieur de Robert Schad – ceux qu’il appelle ses « enfants d’acier » – munissez-vous d’un dépliant de l’exposition et parcourez la région. Dans le Doubs, les 12 communes dans lesquelles Robert Schad expose sont Arc-et-Senans, Arc-sous-Cicon, Baume-les-Dames, Besançon, Gilley, Saint-Gorgon-Main, Huanne-Montmartin, Maîche, Moncley, Montbéliard, Nancray, Vaux-les-Prés.

Les visites du parc de Robert Schad à Larians-et-Munans se font sur rendez-vous en appelant le 0049 173 67 22 308.