Un projet ambitieux qui mène à des impasses
La réflexion sur le SCoT du territoire de Besançon (Grand Besançon Métropole et Val Marnaysien) interroge sur l’avenir de la région. Doit-on se diriger vers la création d’une forêt primaire de 70 000 ha comme le souhaite Francis Hallé ? Le botaniste pourrait choisir la forêt du Risoux dans le Jura qui pousserait et grandirait sans l’Homme. Les réunions d’information sur le SCoT de Besançon (le 3 juillet à Marnay et le 4 juillet à Franois) devraient inciter la population à s’emparer de l’avenir de leur territoire à un horizon de 30 ans.
Comment conjuguer économie, alimentation et environnement ?
Une étude récente de la banque HSBC prévoit une diminution de la population mondiale à la fin du siècle. Le nombre d’habitants sur terre ne serait plus que de 4 milliards en 2100 du fait de la baisse de la natalité et d’une mortalité en hausse. De son côté, l’ONU prévoit au contraire une population mondiale de 8 milliards d’individus dans 80 ans. Dans tous les cas de figure, il faudra bien nourrir les humains. Ne plus artificialiser les sols consistera-t-il à construire des porcheries de 26 étages élevant 600 000 cochons comme en Chine ?
Le développement économique et démographique du territoire « Besançon Cœur Franche-Comté » prévoit 18 000 habitants de plus en 20 ans…pour quelles activités économiques ? Les industries micro-mécaniques sont l’un des atouts de Besançon pour les industries de demain. Comment installer des presses de 3 tonnes dans des usines à étages ? Comment imposer à chaque salarié des déplacements domicile-travail à pied ou à vélo pour supprimer les parkings ? Une entreprise privée est une source de richesses pour la collectivité. Si son implantation doit être définie dans un cadre environnemental et plus vertueux pour l’avenir, la succession de contraintes sans négociation ferait fuir vers d’autres territoires plus laxistes de potentiels investisseurs.
Réduire l’empreinte humaine sur les sols est une nécessité
Habitants et collectivités s’accordent sur ce point. Le territoire bisontin, et plus généralement franc-comtois, souffre d’un manque d’attractivité. Certains territoires comme la Haute-Saône sont également exposés à la pauvreté et au vieillissement de leur population. Pour inverser la tendance sans participer à la disparition de la biodiversité, cela impose d’autres solutions que des diktats idéologiques.
La réhabilitation des friches industrielles urbaines
Dans le périmètre de Besançon, les friches industrielles sont nombreuses. Celle de Brico-Stock a Dannemarie-sur-Crête en est un emblème. Les 3 hectares de ce magasin de bricolage sont à l’abandon depuis 2006. Si la déconstruction des bâtiments est en route, quelle sera la destination du terrain ? Sébastien Perrin, le maire de la commune, n’imagine pas un éco quartier mais plutôt quelques habitations et des services à la personne. Situé au bord de la Nationale 83 qui relie Besançon et Saint-Vit, le site pourrait aussi intéresser des industriels.
La sobriété foncière est une politique à court terme. Réhabiliter l’habitat ancien dont la densité est bien supérieure aux barres d’immeubles, penser l’aménagement industriel en tentant d’économiser de l’espace, rénover les centres bourgs pour éviter l’étalement des lotissements sont autant de pistes intéressantes. Pour autant, les infrastructures de transport (ferroviaires et routières) sont indispensables pour maintenir les liens sociaux et économiques et ainsi participer à la richesse d’un territoire.
Yves Quemeneur
Imaginez votre territoire de demain. Le SCoT organise deux réunions publiques
Lundi 3 juillet 2023 à 18h au Pôle culturel Anne Franck, 2 rue du collège à Marnay
Mardi 4 juillet 2023 à 18h30, Salle des associations, 4 rue de l’église à Franois