Législatives 2024 : au Rassemblement National, une ancienne policière devenue assistante familiale

Le Rassemblement National vise la 5e circonscription avec l’investiture de Florianne Jeandenand. L’ancienne policière aujourd’hui retraitée et assistante familiale, compte sur l’engouement des européennes pour renverser les pronostics. 

395
Florianne Jeandenand et son suppléant Willian Victor.

Le Rassemblement National n’a pas attendu le coup de tonnerre du 9 juin pour faire de la 5e circonscription un objectif clair. Cela fait « au moins un an », date à laquelle Florianne Jeandenand est contactée par la direction départementale pour représenter le parti aux prochaines élections. La première échéance est arrivée plus vite que prévu. À 64 ans, l’ancienne policière originaire du pays de Montbéliard vit aujourd’hui sur le plateau d’Amancey avec son mari, agriculteur et producteur de lait à Comté. D’emblée lors de cet entretien, elle pose les bases. Ses priorités sont celles inscrites sur le tract de campagne, sélectionnée par le bureau national après un vote des adhérents : soutenir le pouvoir d’achat, remettre la France en ordre, stopper la submersion migratoire. Une loyauté envers le seul parti où elle se reconnaît, malgré une envie importante de plancher sur des thèmes plus personnels.

« On ne peut pas subvenir aux besoins de tous »

Florianne Jeandenand n’est pas aidée par le président de son parti, multipliant les rétropédalages sur ses promesses depuis une semaine dans les médias : en cas de gouvernement RN, l’abrogation de la réforme des retraites jusqu’ici prioritaire est reléguée à l’automne. La suppression de la TVA sur les produits de première nécessité renvoyée « dans un second temps » (réponse de Bardella au Parisien, 17/06, NDLR) sans plus de précision. « Les retraites, il l’a dit, on reviendra à 40 annuités. Les propositions, nous les travaillerons à l’Assemblée », balaye la candidate RN.  « J’ai travaillé pendant 30 ans dans la police nationale, en région parisienne, en Corrèze, puis comme formatrice avant de finir dans le Haut-Doubs. Quand on dit « sécurité », je sais de quoi on parle », assure Florianne Jeandenand avant de se reposer sur un discours national, plus approximatif. Celui d’un laxisme judiciaire mêlée à la menace d’une immigration « que le gouvernement veut installer dans les campagnes françaises. Ça créé de l’insécurité et on ne peut pas subvenir aux besoins de tout le monde, on n’arrive déjà pas à aider les Français qui vivent dans la rue. » Pour épauler ses arguments, pas de chiffre. Plutôt un vécu et un ressenti qu’elle assure partager avec « beaucoup d’autres personnes. C’est un constat qui dépasse la 5e circonscription. » Pour elle, le retour des peines planchers, supprimées en 2014, est une des solutions pour « un retour à l’ordre ».

Une fibre sociale née d’une expérience professionnelle

L’unique expérience partagée par Florianne Jeandenand sur son passé en uniforme au cours de cette interview, ne parle pas d’immigration ou d’insécurité mais bien de fibre sociale. « Un jour au cours d’une intervention, un petit enfant est passé par la fenêtre. Il a fallu l’emmener dans une pouponnière, il avait 18 mois. Sur le chemin j’ai pris sa main, il ne voulait plus me lâcher. Ça a provoqué un déclic chez moi, j’ai côtoyé la misère et j’ai voulu aider », raconte instinctivement l’assistante familiale agréée depuis près de dix ans maintenant. « L’aide sociale à l’enfance est dans un état catastrophique en France. » Elle pointe le handicap mental, secteur trop souvent oublié au cœur d’une « société qui se dit inclusive mais qui ne l’est pas ». Au cours de nos différents échanges avec les candidats de la 5e circonscription, elle est la seule à avoir abordé ce thème, librement. Surfant sur le succès historique du Rassemblement National, Florianne Jeandenand se verrait bien dès le 8 juillet à l’Assemblée nationale, malgré cette récente carrière en politique. Suffisant pour entrer dans l’hémicycle ou simple partie remise ? « Tant que j’ai la santé et le temps, je me vois bien continuer en politique ».

M.S