Pontarlier. Avec le Tour de France, l’absinthe va-t-elle (enfin) devenir mondiale ?

En présentant Pontarlier comme « la capitale de l’Absinthe », Christian Prudhomme et le Tour de France 2025 s’apprêtent à mettre un coup de projecteur immense sur le territoire et ce secteur d’activité. Distillateurs, passionnés et promoteurs de l’absinthe fourmillent désormais d’idées pour préparer cette 20e étape, prévue le 26 juillet 2025. Cette médiatisation peut-elle créer le renouveau tant attendu de la fée verte, interdite pendant près d’un siècle ?

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Il y a d’abord eu beaucoup de joie et d’honneur au sein de la délégation pontissalienne présente à Paris ce mardi 29 octobre pour découvrir le parcours du Tour de France 2025. Après avoir appris que Pontarlier accueillerait l’arrivée de la 20e étape, beaucoup d’élus et d’acteurs locaux ont ensuite été agréablement surpris par les mots de Christian Prudhomme, directeur de la plus prestigieuse compétition cycliste au monde. « Le profil accidenté dans le dernier tiers du parcours donnera aux plus forts l’occasion de se détacher, pour finir en solo ou en petit comité dans la capitale de l’absinthe. », peut-on lire sur le site officiel du Tour, en prenant connaissance de l’étape. Présenter Pontarlier comme « capitale de l’absinthe » à Paris, une définition répétée en direct devant le gratin du cyclisme mondial, Philippe Chapon, vice-président du Pays de l’Absinthe, a encore du mal à y croire. « Il y a toujours des discours très prudents concernant l’absinthe et l’alcool, pour ne pas en faire la promotion. Mais c’est aussi la vérité, c’est une partie de notre histoire et s’il en a parlé de cette manière, c’est une très bonne nouvelle ! Si on est sollicité par la Ville, nous répondrons bien sûr positivement ! »

Philippe Chapon

Un renouveau symbolisé par les jeunes distillateurs

Avec une édition des Absinthiades une nouvelle fois réussie le mois dernier, Philippe Chapon et les amis du musée de Pontarlier, grands artisans de la promotion de ce patrimoine culturel et historique, espèrent que cet événement portera le savoir-faire pontissalien au plus haut. « On ne sort pas d’un siècle de clandestinité comme ça ! Depuis la réintroduction de l’absinthe, on travaille à son renouveau. L’image est restée très mauvaise pendant des décennies. Ça avance, doucement et sûrement, regardez on a déjà trois nouveaux distillateurs en quelques années », poursuit Philippe Chapon, faisant référence à l’installation des distilleries La Semilla – Aymonier aux Fourgs, Bourgeois à Arçon et Marguet-Champreux aux Granges-Narboz. « Trois jeunes et un quatrième qui arrive sans compter les deux historiques (Guy et Pernot) ! ».

Les distilleries main dans la main avec l’IG « Absinthe de Pontarlier » ?

Chez les distillateurs, on pense déjà à la suite. « Quand on a vu qu’il y avait une arrivée chez nous, on a très rapidement pensé à beaucoup d’idées ! », confie Benjamin Petigny, responsable de la production de la Distillerie Pierre Guy. Sans en dévoiler davantage, le Tour de France pourrait marquer un point d’étape important dans l’évolution de l’indicateur géographique (IG) « Absinthe de Pontarlier ». Reconnu depuis 2019 et porté par la distillerie Guy, le label est désormais aussi défendu par la distillerie Marguet et Les Fils d’Émile Pernot. « On a une assemblée générale fin novembre pour reconstituer le bureau et porter cette IG par plusieurs membres pour lui donner plus de force. La distillerie Bourgeois est également en cours d’intégration et nous avons fait une demande pour élargir la zone géographique afin de pouvoir regrouper encore plus de producteurs. » Créer une grande cohésion autour de l’absinthe pour être tous alignés au départ de cette étape du Tour de France, le maire de Pontarlier Patrick Genre y compte bien. « On aura des passerelles, entre sport et culture, histoire et patrimoine. Forcément, l’absinthe sera au cœur de ce moment. » Avec en premier défenseur, un certain Alexandre Pasteur aux commentaires de la course !

M.S