Besançon. La maison de Colette aux Montboucons pourrait revivre

Le 19 mai, Jean Aldric Collinot, vice-président du fonds Medicis pour l’art contemporain rencontrait Anne Vignot dans la maison où Colette écrivit en autres "la retraite sentimentale". L’occasion d’annoncer un projet…bien avancé de lieu d’exposition et de résidence d’artiste.

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Maison de Colette aux Montboucons
La maison où vécut Colette de 1902 à 1908 sur la colline des Montboucons à Besançon ©YQ

« Un endroit fabuleux ». Les propos de Jean Aldric Collinot doivent résonner dans les oreilles de Lionel Estavoyer, le directeur du patrimoine de Besançon jusqu’en 2020. Il fit venir 3500 personnes dans la maison des Montboucons en juin 2019, cette maison où Colette passa 6 mois par an pendant 7 ans. Conservée dans son jus, au milieu d’un parc aux essences exceptionnelles, le monsieur Patrimoine aurait voulu transformer cet écrin, les élections de 2020 en ont décidé autrement.

Le Fonds Medicis pour l’art contemporain

Jean Aldric Collinot aide à sortir l’art de l’entre-soi parisien. À la recherche de lieux d’exception, le Fonds Medicis a déjà son actif ou en cours de travaux des sites à Anglet, à Bruxelles, à Wassy et à Vendôme. Il souhaite aboutir à Besançon avant la fin de l’année 2025 et une ouverture au public d’ici 3 à 4 ans.

Casamène, la maison qui faillit transformer Colette la bourguignonne et Colette la franc-comtoise

Le lieu acquis par son mari Willy, est magnifique au cœur d’un parc arboré de plus de 4 hectares dominant la ville. Pendant 7 ans, Colette y trouva un refuge face à la vie trépidante parisienne du début du XXe siècle et aussi un lieu d’inspiration.

Un fonds 100% porté par des mécènes privés

Jean Aldric Collinot en est fier. Le fonds créé en 2019 accueille aussi bien des chefs d’entreprises, mais aussi des particuliers…de 7 à 77 ans. Il cite l’exemple d’un enfant qui a cassé sa tirelire pour investir ses quelques pièces de monnaie dans l’art moderne !

Passionné, Jean Aldric Collinot est tombé dans le chaudron de l’art quand il était petit aux côtés d’un père collectionneur. Il a la certitude que la diffusion de l’art et notamment l’art contemporain se fait sur l’ensemble du territoire, sans interdits.

Un projet en trois étapes

Anne Vignot, la Maire de Besançon, Jean Aldric Collinot vice-président du fond Medicis pour l’art contemporain et Mathieu Léo chef d’entreprise et président du centre des jeunes dirigeants à Besançon, à l’origine du projet ©YQ

La maison Directoire deviendra une galerie d’expositions temporaires ou permanentes d’œuvres contemporaines, accolée à un atelier transformé en résidence d’artistes. Le parc deviendra un écrin pour des sculptures monumentales.

Le créateur du fonds Medicis souhaite également interagir avec le monde de l’art local et régional comme le pôle Courbet et mettre à l’honneur des artistes locaux : un lieu ouvert vers l’extérieur au grand public, un lieu gratuit pour « découvrir l’art sous toutes ses formes ».

Il souhaite enfin accueillir aussi des artistes internationaux de grand renom pour offrir au lieu une plus grande visibilité.

Un budget compliqué à boucler

Les travaux sur le bâti de la maison sont estimés à plus de 1 million d’euros. La maison et son parc ont été acquis par la Ville en 2001. En 2020, les travaux d’étanchéité et de toiture ont permis de conserver intact la maison. Il faut maintenant passer à des travaux plus conséquents pour accueillir à l’année le public dans de bonnes conditions. « Il n’est pas question de faire dans le cheap » souligne Jean Aldric Collinot. « Cette maison fabuleuse doit le rester ».

« Nous allons y arriver » 

Après une expertise avec les architectes, l’assurance de recréer un parc pour l’exposition de sculptures monumentales en conservant des arbres centenaires, il faudra mettre l’ensemble aux normes d’accessibilité pour les PMR, offrir une possibilité de stationnement et négocier avec Grand Besançon la possibilité d’accès par les transports en commun. Jean Aldric Collinot est un passionné. Et la passion se fait fi des contraintes. Colette, la femme et son œuvre, continuera de hanter le parc des Montboucons.

Yves Quemeneur