Une longue histoire d’aménagement
Le 7 mai était à nouveau l’occasion pour la Maire de Besançon, à un an des élections municipales, d’inaugurer des bâtiments déjà occupés depuis 2021 et 2023 et de présenter le projet d’aménagement du secteur nord dont les travaux, prévus à compter de cet automne, devraient s’échelonner jusqu’en 2030.
Le quartier historique de la gare Viotte n’est désormais plus isolé de la ville. Il trouve son avenir fait de mixité des usages, d’accessibilité et de pôle multi-modal. Il devient l’exemple pour les visiteurs arrivant à la gare, du dynamisme économique de la capitale comtoise.
Il a fallu l’impulsion de Jean-Louis Fousseret en 2015, pour confier l’aménagement du quartier Viotte à l’aménageur public Territoire 25. A proximité immédiate de la gare totalement reconfigurée et du pôle d’échanges multimodal, deux friches ferroviaires, de chaque côté des voies ferrées, deviennent des zones d’activités tertiaires, des services et de logements sur une superficie de plus de 3 ha, soit 44 600 m² de planchers.
Dès l’origine du projet (en 2015), les objectifs environnementaux étaient affirmés : dépollution et désimperméabilisation des sols, utilisation de l’énergie bois et géothermie, gestion des eaux pluviales et maintien de la biodiversité.
L’aménagement du secteur Sud autour de 3 destinations
Sur 2ha, il se développe en balcon entre les voies ferrées et le cœur de ville en contrebas. Les constructions s’articulent autour d’un axe central piéton, la voie Gisèle Halimi. Cette voie a été pensée comme un lieu de desserte des immeubles de bureaux et des logements mais également comme un espace de détente et de promenade. Pas de bitume mais un revêtement de béton sablé et de larges bandes de pleine terre densément plantée.
Le pôle État

Livré en 2021, il accueille sur 18 000 m² 800 agents des services déconcentrés de l’État auparavant disséminés dans le centre-ville. L’opération, en rationalisant les moyens de l’État et en offrant un cadre de travail amélioré, a permis de pérenniser sur Besançon de nombreux services publics, menacés de transfert à Dijon au moment de la création des nouvelles régions.
Il accueille dans les deux derniers étages, un programme résidentiel de haut standing. Parmi les 15 appartements (du T1 et T7 duplex) de « Viotte 360 » intégrés dans la toiture en tuiles vernissées bleues, un duplex de plus de 200 m² a trouvé preneur à plus de 1 million d’euros plongeant sur le paysage urbain et son patrimoine historique.
Le pôle Région

Livré à la rentrée 2023, les 7 000 m² de bureaux sont situés en face des bâtiments de l’État. 385 agents de la Région Bourgogne Franche-Comté y travaillent au sein de 15 directions. Comme pour l’État, ces directions étaient réparties dans différents sites à Besançon. Cet emplacement stratégique, à proximité de la gare, offre une plus grande facilité de déplacements entre les sites de Dijon et Besançon, tout en mutualisant les espaces et limitant les coûts. En rez-de-chaussée, une brasserie largement vitrée « le Café du Temps » complète l’offre de restauration de l’environnement de la gare.
Comme pour le pôle État, le bâtiment dédié à la Région, dépasse les exigences en matière de réglementation thermique et améliore la performance énergétique de 20%.
La Région a investi 24 120 000€ dans ce projet, ancrant plus fortement une grande partie de ses services en Franche-Comté.
Les résidences Genius
Les trois îlots de logements portés par SMCI comprennent 131 logements en accession libre à la propriété, locatif social et prix abordables plus une résidence services intergénérationnelle.
Le concept Genius inclut des espaces de services et de convivialité pour les résidents et une micro-crèche de 15 berceaux. Très rapidement, un centre de consultation médicale et de professionnels de santé prendront possession d’une partie de la surface du rez-de-chaussée.
Le quartier Viotte s’achèvera en 2030 sur la partie nord

Situé de l’autre côté des voies ferrées, le long de la rue Nicolas Bruand, le projet nord va se développer sur 1,1 ha, contraint par un front rocheux. Cet espace naturel, riche de biodiversité, est préservé par l’aménageur qui en renforcera le rôle écologique par la plantation de nouvelles essences d’arbres et de larges prairies.
Un bâtiment « petite enfance » de 1 000 m², comprenant une crèche publique de 60 berceaux, est surmonté par deux niveaux de bureaux de 2 200 m² et un immeuble de 12 logements.
La partie haute sera consacrée à une cinquantaine de logements, en vis-à-vis du quartier résidentiel de la rue Nicolas Bruand. Les trois bâtiments seront séparés par des espaces végétalisés privatifs et offriront de larges vues sur la ville.
Le projet Nord répond à une triple exigence de mixité, de qualité résidentielle et d’adaptation au changement climatique. Tous les appartements sont traversants et dotés d’espaces extérieurs (balcons ou terrasses). La conception des bâtiments privilégie l’usage du bois, un matériau durable et renouvelable.
Le bâtiment accueillant la crèche devrait être mis en chantier à l’automne 2025 pour ouvrir en 2027. L’ensemble du projet devrait être livré en 2030/2031.
La gare, point d’ancrage du nouveau quartier, date de 1855. Elle se situe à l’origine sur un carrefour ferroviaire important reliant Dijon à Belfort. La gare contemporaine date de 1963, financée par la SNCF dans le cadre de reconstruction après-guerre.
Il est étonnant que ce pôle multimodal intégrant des activités de services et des logements ait été finalisé alors que la gare TGV a été localisée aux Auxons, contre l’avis largement majoritaire de la population bisontine. Le pôle Viotte va-t-il permettre de retrouver un cadencement de TGV au départ de Viotte plus en adéquation avec les besoins des voyageurs, tourisme ou affaires…et qui sait…le retour d’une liaison Besançon – Lille Europe par Roissy CDG, gage d’un meilleur désenclavement de la Franche-Comté ?