
Fervents défenseurs de la cause ou simples curieux, ils sont plus d’une centaine à avoir fait le déplacement ce jeudi 23 octobre à la Malcombe où la réunion publique et politique, organisée par les équipes de l’antenne locale de La France insoumise, attire plus largement autour d’une question : « Pour la Palestine, que doivent faire l’Europe et la France ? ».
Pour y répondre, Séverine Veziès, cheffe de file LFI à Besançon, est accompagnée de deux élues insoumises avec Emma Fourreau, députée européenne et Alma Dufour, députée de la 4e circonscription de Seine-Maritime. « La jeunesse est grandement impactée par ce sujet », soufflent les élues âgées de 35 et 26 ans.
Le duo se déplace un peu partout en France depuis son retour d’Israël où, comme d’autres représentants français et internationaux, elles ont été arrêtées après avoir participé à la Global Sumud Flottilla, ce vaste convoi maritime cherchant à briser le blocus israélien de la bande de Gaza. Une des nombreuses initiatives populaires pour tenter d’apporter un soutien « aux victimes du génocide israélien ».
Pendant plus d’une heure et demie, les intervenantes ont multiplié les critiques à l’encontre du pouvoir en place mais aussi partagé leur expérience et les témoignages récoltés. « La France doit tenir son rang, celui d’une puissance médiatrice du Moyen-Orient qu’elle a toujours été depuis De Gaulle », enchaîne la députée de Seine-Maritime. « Ce que nous avons fait avec la Flottille, l’État peut aller au bout. […] C’est un devoir humaniste qu’il n’accomplit pas. […] Il faut immédiatement créer un corridor humanitaire, par voie aérienne, pour ravitailler la population de Gaza. »
« Lutter contre toutes formes de domination »
Emma Fourreau est encore plus tranchante : « la France n’est pas seulement silencieuse, elle est complice du génocide. Les ventes de pièces servant à faire des armes, le fait que Benjamin Netanyahou, sous le coup d’un mandat d’arrêt international, puisse survoler l’espace aérien de notre pays… », renchérit la députée européenne qui attend également des actions « concrètes » en provenance de Bruxelles.
« Les sanctions économiques peuvent fonctionner dans un pays occidentalisé comme Israël. […] L’Union européenne a d’abord avancé là-dessus mais annonce aujourd’hui qu’elle ne fera probablement rien avec la mise en place d’un cessez-le-feu qui n’existe même pas ».
Avec cette réunion publique, La France insoumise confirme que le sujet sera au cœur des prochaines élections municipales, à Besançon comme ailleurs. « On ne défend pas la cause palestinienne uniquement par humanité mais aussi parce que nous luttons contre toutes formes de domination », poursuit Séverine Veziès, cheffe de file LFI pour les élections municipales bisontines.
Ce serait même un atout à en croire Alma Dufour, citant le candidat démocrate Zohran Mamdani, actuellement favori dans les sondages pour remporter la mairie de New-York. « La Palestine a une place centrale dans sa campagne. L’humanisme n’a pas de frontières et 62% des Français sont favorables à des sanctions économiques (le sondage Odoxa est à retrouver sur notre site internet, ndlr) » enchaîne la députée, qui voit encore plus loin : « la France est clairement à l’origine de cette situation provoquée par un autre génocide qui concernait les personnes juives en Europe. On s’est débarrassé de nos péchés sur un autre peuple. On assiste à la dernière résurgence du phénomène colonial de manière aussi brute et c’est pour cela que ce sujet concerne tout le monde. C’est la guerre du Vietnam de notre génération. Dans le monde entier, la jeunesse se soulève pour dire stop ».
M.S

































