Besançon. Le vélodrome couvert, un projet boosté par l’abandon de la Haute-Savoie Arena

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Le projet Haute-Savoie Arena, qui avait l'ambition d'accueillir les championnats du monde de cyclisme en 2027, a été avorté. Capture d'écran de la vidéo Youtube de présentation, publiée le 18 décembre 2023.

Cette présentation officielle de vélodrome couvert lors du conseil communautaire du 6 novembre a soulevé plusieurs débats, à commencer par sa temporalité. « Un tel projet, aurait pu, par choix politique, être amené avant devant ce conseil communautaire. Ça n’a pas été le cas et comme par hasard on le voit arriver quatre mois avant la fin du mandat, personne n’est dupe », a rapidement souligné le chef de file de l’opposition municipale et candidat aux prochaines élections municipales de Besançon, Ludovic Fagaut (LR).

Si les études et discussions ont commencé à la fin de l’année 2021, une autre actualité a également repoussé cette présentation. Un tel équipement manque cruellement dans le Grand Est de la France, le plus proche étant à Bourges, à près de 4h de Besançon. Plusieurs projets similaires ont été pensés par d’autres régions, départements et intercommunautés, à commencer par « la Haute-Savoie Arena » tant espérée par le président du conseil départemental de Haute-Savoie, Martial Saddier (Les Républicains). Un immense projet de 23 000m2 prévu à La Roche-sur-Foron qui ne verra finalement jamais le jour après une mobilisation populaire et le refus de la commune de céder le terrain au Département. « Si le projet en Haute-Savoie était allé à son terme, on se serait posé la question de la pertinence du notre », admet Anne Vignot. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le projet bisontin devient donc essentiel et unique. « Besançon va rayonner au niveau européen avec un tel équipement », poursuit la présidente de GBM. « Cette nouvelle copie a débuté après les reconsidérations autour du basket ».

De son côté, Ludovic Fagaut estime que cette présentation n’est pas assez aboutie. « Faire un équipement sans projet structurant autour, est-ce que ça vaut le coup ? », demande le conseiller communautaire tout en amorçant « son » idée. « À l’heure actuelle, un sportif professionnel traverse la France pour aller se soigner à Cap Breton, où l’expertise de la médecine du sport est reconnue avec un centre et des moyens. Nous avons les professionnels ici à Besançon et ils sont prêts à s’investir dans un projet connexe à un tel équipement. On doit aussi réfléchir au développement commercial autour de cette structure ». Avec la décision du conseil communautaire de poursuivre les études de ce projet, la future équipe élue en 2026 aura toute la liberté de continuer, d’arrêter ou d’améliorer le projet enclenché.

M.S