Besançon. Les investissements de proximité alimentent les débats

Pour son premier conseil municipal de l’année 2024, les élus devaient se prononcer sur le programme des investissements de proximité en 2024. Au total, 13 millions d’€ sont alloués et certains points n’ont pas manqué d’interroger les oppositions.

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Comme Colette en 2023, une autre personnalité bisontine sera mise à l'honneur par une statue en 2025. ©YQ

Les débats de ce premier conseil municipal 2024 se sont ouverts sur une visite surprise d’une vingtaine d’habitants des quartiers de Velotte et Vallières qui ont distribué à chaque élu une orange. Un geste symbolique pour rappeler les engagements de l’entreprise éponyme, à l’heure où le déploiement du réseau fibré n’est toujours pas terminé. (Voir article pages locales).

150 000€ pour une nouvelle statue 

Avec un ordre du jour plutôt succinct, les premières piques ont été lancées au moment d’évoquer la programmation des investissements de proximité pour l’année à venir. En amont des premières attaques, Anthony Poulin, adjoint chargé des finances, s’est prêté au jeu des comparaisons pour insister sur cette enveloppe de 13 millions d’€. « Le patrimoine de Besançon, c’est 46 hectares, comme si nous avions 77 cathédrales de Paris à entretenir ou 2800 terrains de basket. »

Parmi ces investissements, le projet d’installation d’une nouvelle statue de femme, après les œuvres rendant hommage à Henriette de Crans (2021, parc Chamars) et Colette (en 2023, à la gare Viotte). Si la municipalité reste discrète sur l’identité de la personne honorée, la construction de cette statue devrait être réalisée en 2024 et implantée sur l’espace public en 2025 pour un montant de 150 000 €. Un prix qui a du mal à passer au sein de l’opposition. « 150 000 € c’est l’équivalent de plus de trois temps plein annuels, comme ceux des postes supprimés à l’ISBA (Institut Supérieur des Beaux-Arts) faute de budget. […] C’est précisément la baisse du soutien à la création des Deux Scènes cette année. Nous voulons voir ce prix baisser et une commission d’appels d’offres pour la réalisation de cette statue. Besançon n’est pas votre jardin privé et les finances publiques votre portemonnaie ! »commente Myriam Lemercier, conseillère du groupe Besançon Maintenant« Ce projet qui soutient l’art contemporain, l’espace public, c’est l’accès à la culture pour tous. Comme pour la statue Colette, il y aura un travail avec l’ISBA. […] C’est beaucoup plus complexe que de n’évoquer qu’un budget. », répond Aline Chassagne, en charge de la culture.

« J’aime la sécurité, j’aime l’ordre »

Autre point contesté du programme sur les investissements de proximité, les futurs équipements de la Police Municipale (PM). Si elle verse déjà annuellement 38 000 € pour les équipements de ce service, la municipalité a voté une enveloppe pour l’installation de nouveaux outils numériques, permettant au poste de commandement de géolocaliser les équipes afin d’intervenir plus rapidement. Un renouvellement de matériel estimé à 85 000 € qui n’a pas échappé à Ludovic Fagaut, défenseur d’une police municipale armée. « On aurait souhaité des bornes d’urgence accessibles 24h/24 pour qu’une personne puisse directement être en relation avec la Police Municipale et intervenir plus rapidement. […] Et je reviens sur les armes, 80% des policiers municipaux en France sont armés, malheureusement pas les nôtres. On aurait aussi aimé le développement de la vidéosurveillance également mais je sais que Mr.Cypriani n’est pas favorable. »

L’élu ciblé n’a pas tardé à répondre : « les compétences de la PM sont limitées donc une borne d’appel direct, c’est compliqué. […] Il n’y en aurait jamais assez, jamais au bon endroit, or les téléphones, tout le monde en a. Sur le réarmement, on ne sera pas d’accord, ce n’est pas la peine d’en reparler à chaque fois »« Je ne désespère pas, quand il y a répétition il y a apprentissage vous le savez, vous venez de l’éducation. J’aime la sécurité, j’aime l’ordre, donc je continuerai à en parler. », tranche Ludovic Fagaut.

Une perche tendue et reprise par la maire Anne Vignot. « Je vais citer le procureur de Besançon : « ces marchands de peur qui ressassent que tout allait mieux avant. » L’année 2023 est marquée par une stabilisation de la délinquance, ça ne veut pas dire que c’est suffisant, ce n’est jamais suffisant, mais c’est intéressant et ça montre que nous arrivons à des résultats. », glisse l’élue avant d’être soutenue par son adjoint à la sécurité. « Ce n’est pas parce qu’on armerait la police municipale que cela changerait quoi que ce soit. »

M.S