Besançon. Sami Fhima, nouveau président du Besançon Football : « notre projet va au-delà de l’équipe fanion »

Successeur de la « légende » Carl Frascaro à la tête du Besançon Football (BF), Sami Fhima reprend un club sain. Le chef d’entreprise qui a intégré le club en suivant son fils chez jeunes veut maintenir une continuité, sans écarter des grands changements à venir.

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Sami Fhima a officiellement été élu président du BF lors de l'assemblée du 18 décembre 2024. Photo MS

Comment s’est déroulé cette succession à la présidence du club ?

Carl voulait impulser un nouveau départ tout en ayant d’autres projets personnels. Il m’en avait parlé personnellement, le comité n’avait jusqu’ici jamais pensé à la vie sans lui. J’ai eu l’appui des autres membres, nous avons acté tout cela le 18 décembre 2024.

Pour vous, c’est une ascension en quelques années au sein du club…

Mon arrivée est assez banale. Celle d’un papa de joueur qui inscrit son fils et veut donner un coup de main aux bénévoles. Avant cela, j’étais partenaire avec mon entreprise mais je suivais peu le terrain. Je me suis prêté au jeu, j’ai passé mon certificat fédéral d’initiateur (CFI) pour encadrer les petits, en cas de besoin. J’ai ensuite intégré le comité, plutôt sur l’aspect extra-sportif. En septembre, j’ai d’abord accepté le rôle de vice-président, avant ce changement récent.

Carl Frascaro est déjà parti puis revenu pour aider le club, alors dans une situation compliquée. Son nouveau départ, qui cette fois semble définitif, ne vous fait pas peur ?

Quand on est au cœur de la structure, on sait comment l’association tourne et surtout, qu’elle va bien. C’est super intéressant et ça ne fait absolument pas peur. Carl Frascaro est une légende du football bisontin, j’ai toujours admiré son investissement et sa capacité a redressé les situations.

Quelle est votre ambition avec le BF ?

Nous allons ajuster les postes et missions de chacun. On a un gros vivier de bénévoles et adhérents, il faut orienter l’énergie de tout le monde dans la même direction. Sportivement, l’équipe fanion doit se maintenir, elle fait une belle saison pour l’instant. La réserve doit se aussi assurer le maintien et j’aimerais que l’équipe 3 remonte en Ligue. De l’extérieur on reproche souvent au BF de ne penser qu’à l’équipe fanion. Notre projet va au-delà, j’aimerais qu’une majorité de joueurs seniors soient issus de notre formation dans les années à venir. Quand on voit le travail du CA Pontarlier, c’est un bel exemple.

Un travail qui demande aussi un accompagnement financier…

On fonctionne aujourd’hui avec un budget avoisinant les 500 000 €, avec un peu moins de la moitié allouée à l’équipe première. Il faudrait repasser à 600 000 ou 700 000 € de budget global, pour booster le travail de formation et les équipes réserves. Les partenaires, c’est le nerf de la guerre…

Quelle est votre position sur une potentielle fusion entre le Racing Besançon et le Besançon Football ?

L’avantage, c’est que je connais personnellement Roland Girard. Je veux une très bonne entente avec le Racing, comme avec tous les autres clubs ! Pour l’instant le Racing Besançon, par son budget et son ambition, reste « le club n°1 de la ville ». On suit derrière avec un travail sportif et social, mais ça ne veut pas dire que nous n’avons pas d’ambitions. Si demain on monte en N2, je signe toute de suite. Si le Racing monte, je serai le premier heureux. On reste Besançon avant tout. Je ne ferme pas la porte à une fusion sur le long terme.

À un an des élections municipales, certains candidats voient d’un bon œil une fusion pour retrouver un club professionnel très rapidement et quelques autres associations bisontines gravitant autour…

Roland Girard m’a laissé entendre qu’il travaillait sur un projet, je suis tout ouïe, mais aujourd’hui on est le BF. Écartons d’abord les rumeurs que les deux clubs ne s’entendent pas, rapprochons-nous doucement. Peut-être que cette idée de fusion reviendra par la suite.

Propos recueillis par M.S