200 ans après sa naissance
Il est né le 17 mai 1824, fils d’Aaron Veil, un négociant alsacien venu s’installer à Besançon où il y fit fortune. Il y épouse Pauline Hauser-Picard. C’est à la suite de ce mariage que la famille portera le patronyme de Veil-Picard.
Après ses études au lycée de Besançon, le jeune Adolphe Veil-Picard reprend les affaires bancaires de son père.
Un homme libéral éclairé
Banquier fortuné, c’est toute l’économie de l’est de la France qui lui doit son développement. Lors de la crise de 1848, son action sauvera de nombreuses entreprises de toute la région. Il est à l’origine de la création de la succursale de la Banque de France de Besançon dont il devient administrateur. Il est aussi membre de la Chambre de commerce du département.
Et comme tout libéral humaniste, sa fortune est utilisée dans ses œuvres de bienfaisance. Chaque fin d’année, il fait don à la Ville de sommes très importantes pour distribuer du bois de chauffage aux plus démunis.
La Ville de Besançon ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans Adolphe Veil-Picard. Il a financé les fouilles du square Castan, contribué aux adductions d’eau des Chaprais et de Saint Ferjeux. Il a fait un don important pour la création d’une école laïque de filles et créé une bibliothèque populaire. Il alimente des livrets d’épargne aux élèves méritants des écoles de Saint Ferjeux.
Commandant des Sapeurs-pompiers de Besançon
Activité moins connue, ce banquier philantrope, hyper actif, sera également commandant du bataillon des sapeurs-pompiers de Besançon. Adolphe Veil-Picard, dans ce rôle, financera de nouvelles pompes d’incendie et le renouvellement des tenues de feu des sapeurs.
Conseiller municipal de Besançon en 1865, il reçoit la Légion d’Honneur avant de décéder prématurément à l’âge de 53 ans le 1er novembre 1877.
Il fera un don posthume de 200 000 Francs de l’époque à la Ville de Besançon pour construire et réhabiliter le quai des Arènes, sur la rive droite du Doubs. Ce quai porte depuis le nom de « Quai Veil-Picard ».
10 000 bisontins assisteront à ses obsèques, soit 20% de la population de l’époque à Besançon. Un siècle après sa naissance, une statue est érigée sur la promenade Granvelle. En marbre de Carrare, elle représente le buste d’Adolphe Veil-Picard, entouré d’allégories faisant référence à l’ensemble de sa vie professionnelle et publique. La statue de 7 tonnes, sculptée par Alfred Boucher, repose sur un socle en granit en provenance de la Côte de Granit Rose en Bretagne.
Juif et franc-maçon, très attentif à la laïcité, généreux avec les plus démunis et apôtre du développement économique, Adolphe Veil-Picard illustrait, par sa générosité et sa bienveillance, l’image du libéralisme. Et ce sont les chantres du socialisme d’Etat qui lui ont rendu hommage deux siècles après sa naissance…drôle de clin d’œil de l’Histoire !