Blandine Polonceau, secrétaire générale du Secours Populaire du Doubs

« Jour après jour, le Secours populaire, association reconnue d’utilité publique, agit ici comme ailleurs pour un monde plus juste et plus solidaire, en permettant à chacun de s’émanciper et trouver sa place de citoyen, là où il vit, travaille ou étudie. »

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Rappelez-nous ce qu’est le Secours Populaire Français ?

C’est une association généraliste qui agit dans la sphère de la solidarité pour les familles et individus victimes de la pauvreté et de la précarité. Pour nous, la porte d’entrée avec ces personnes est l’aide d’urgence alimentaire ou financière qu’elles peuvent solliciter en direct sans avoir besoin d’être envoyées par les services sociaux ou autres organismes. C’est juste un coup de pouce que nous accordons en fonction non pas des revenus mais du reste à vivre dans leur budget.

 

Quel est le profil de vos bénéficiaires ?

On retrouve des familles monoparentales, des étudiants non boursiers, des seniors qui ne touchent que le minimum vieillesse mais aussi des travailleurs pauvres…donc des gens qui ont un travail, mais souvent à temps partiel, avec de petits revenus qui ne suffisent pas à s’en sortir pour assumer le quotidien avec par exemple le paiement de la garde des enfants ou des transports. Encore plus depuis la flambée du prix des carburants. Même en bossant, avec l’inflation que nous connaissons ces derniers mois, leur budget est insuffisant.

 

Que pouvez-vous apporter à ces personnes en difficultés ?

On intervient sur un grand nombre de questions en plus des urgences déjà citées. A savoir la santé, le logement, la scolarité des enfants ou encore l’accès au droit pour s’assurer que les personnes ont bien sollicité toutes les aides auxquelles elles peuvent prétendre au regard de leur situation. Ce besoin d’accompagnement est essentiel notamment pour ceux qui sont en plus victimes de ce que l’on appelle la fracture numérique.

 

En ce moment, il est aussi question des vacances…

Oui, nous nous en occupons pour les familles, les enfants ou les personnes seules. Il peut s’agir de journées loisirs pour leur permettre de leur quotidien. Les gens connaissent surtout notre opération les oubliés des vacances en août qui consiste à permettre à des gamins qui n’ont rien fait de l’été d’effectuer une sortie afin d’avoir quelque chose à raconter à leurs petits camarades en septembre.

 

Et bientôt donc la rentrée scolaire ?

Là aussi en effet nous intervenons, ne serait-ce que pour permettre aux parents de disposer d’une assurance scolaire. Nous leur permettons aussi d’avoir les fournitures nécessaires et ce pour les non-allocataires, ceux qui ne touchent pas l’allocation de rentrée scolaire. Le Secours Populaire aide aussi au financement d’activités sportives pour les enfants. C’est un geste important pour leur permettre d’intégrer des associations où ils peuvent sortir du quotidien et partager avec les autres des valeurs importantes.

 

Mais ce n’est pas tout… Vous agissez aussi pour la santé, ou encore auprès des étudiants ?

Nous ne pratiquons pas la médecine, ce n’est pas notre rôle. En revanche, nous sensibilisons sur certains sujets avec des actions de prévention et nous orientons les personnes en fonction de leurs besoins. Quant aux étudiants plus spécifiquement, ils sont 170 à être accompagnés aujourd’hui, nous pouvons les aider dans divers domaines pour leur permettre de vivre dignement ou encore pour qu’ils aient accès à la culture et aux loisirs, ce qui est important à leur âge.

 

Vous dites que vos bénévoles sont aussi des collecteurs. Expliquez-nous ?

Lors de manifestations organisées tout au long de l’année ou lors d’opérations dans des entreprises, nous récupérons des objets ou du matériel qui peuvent être ensuite revendus dans nos espaces de solidarité ou mis à disposition dans nos vestiaires gratuits en ce qui concerne les vêtements et le matériel pour la maison, ce qui permet aux personnes aidées d’avoir accès à ces biens de consommation. Collecter, c’est notamment le cas pour Noël, afin que nous puissions organiser des ventes de jouets à petits prix ou des distributions lors d’arbres de Noël pour que tous les enfants aient le bonheur d’avoir quelque chose pour eux sous le sapin.

 

Quelques chiffres pour conclure ?

Nous sommes 250 bénévoles dans le département du Doubs dont 150 à Besançon. Au total, nous intervenons auprès de 1500 foyers ce qui correspond à 5700 personnes aidées. Un chiffre en augmentation malheureusement…une augmentation qui est plus rapide en milieu rural qu’en milieu urbain.