3 brigades territoriales mobiles dans le Doubs
Chacune a une mission spécifique. La brigade territoriale mobile de Besançon a une double mission : renforcer la sécurité sur la voie publique et notamment dans les villages périphériques de Besançon (Chalezeule, Beure, Avanne-Aveney et Larnod) et lutter contre les violences sexuelles et intrafamiliales sur l’ensemble du département. La brigade territoriale d’Orchamps-Vennes, en plus de son activité traditionnelle de sécurité publique, sera habilitée à intervenir sur tous les délits en lien avec l’environnement. Enfin, à Bethoncourt, la BTM aura pour mission principale d’intervenir sur le narcotrafic.
Composées de 5 à 6 gendarmes volontaires et spécialement formés à chacune des thémaiques, l’objectif de ces brigades mobiles est « d’aller vers les victimes » comme l’a rappelé le colonel Lionel James, commandant le groupement de gendarmerie du Doubs.
La BTM de Besançon inaugurée le 5 novembre
La brigade, rattachée à la compagnie de Besançon, est opérationnelle depuis le 1er mai. Elle a vocation à intervenir en police judiciaire sur les faits de violences intrafamiliales sur tout le département, en appui des 35 brigades de gendarmerie locales ou des parquets de Besançon et de Montbéliard.
Directement au contact des victimes
Armés de leur ordinateur portable et de leur formation à l’écoute particulière des victimes, les 6 gendarmes de Besançon interviennent dans les enquêtes un peu complexes. Ils vont au contact des victimes dans tous les lieux (écoles, hôpitaux, maisons de retraite…) leur évitant de se déplacer pour les entendre.
« On ne veut pas de trous dans la raquette » souligne le colonel James
Depuis le 1er mai, la BTM de Besançon a engagé 69 procédures, entendu 65 mineurs victimes de violences. 19 mineurs ont été auditionnés et filmés.
« Nous pouvons ainsi agir plus rapidement face aux plaintes pour violences intrafamiliales ».
« Face à l’explosion des violences conjugales et des violences faites aux enfants, nous devons faire face » confirme Etienne Manteaux, le Procureur de la République de Besançon. Pour le magistrat, « cette brigade est un vrai plus qui apporte plus de technique et de réactivité pour instruire les plaintes plus rapidement ». Toutefois, dans les violences intrafamiliales, certains passages à l’acte n’arrivent pas à être prévenus à l’avance par l’entourage (famille, enseignants, voisins, commerçants…).
Trois salles d’audition « Mélanie » et protocole « NICHD »
Le département compte trois salles dites « Mélanie » à Besançon, Etupes et Pontarlier. Ces salles sont réservées à l’accueil des mineurs victimes de violences sexuelles pour lesquels leur audition doit être filmée (une obligation légale depuis 1998). Ces salles portent le nom d’une enfant de la Réunion. Agée de 3 ans, un gendarme, pour la première fois, a choisi d’entendre la petite fille dans un endroit neutre et plus confortable.
Enregistrées et filmées, les enfants, victimes ou témoins de violences sexuelles, n’ont pas besoin de répéter leurs propos à plusieurs reprises, situation souvent traumatisante.
Les gendarmes affectés à la BTM de Besançon sont spécialement formés au protocole NICHD (National Institute of Child Health ant Human Development). Cette technique d’audition née aux Etats-Unis et au Canada veille à obtenir le récit le plus riche et le plus fiable possible de la part des enfants victimes ou témoins.
Les trois BTM dans le Doubs (violences intrafamiliales, atteintes à l’environnement et banditisme et narcotrafic) offrent une approche experte en proximité et très réactive, deux éléments essentiels pour une résolution rapide des dossiers.