Remaniement… Attention : le remaniement ne consiste surtout pas à retomber dans ses anciennes manies. C’est un mot, nous disent les linguistes, né en 1690 chez les ouvriers de la typographie. Il consiste à retourner le papier trempé et à le retremper encore pour bien le détremper. Après lui avoir mis une bonne trempe on l’essore ensuite jusqu’à la trame. Bien sûr, toute ressemblance avec la constitution d’un nouveau gouvernement dépasserait l’entendement.
En 1845, le mot évolue et concerne désormais « la modification d’un ouvrage d’esprit ». – Tu vois ! Je te disais Germaine qu’un nouveau gouvernement c’était un ouvrage d’esprit. Mais non ! Toi, tu haussais les épaules !
Les Présidents de la République sont comme vous et moi. Quand quelqu’un(e) commence à nous courir sur le haricot, on cesse de lui donner le Bon Dieu sans confession et on le prie d’aller se faire cuire un œuf. Pas besoin d’attendre la Saint Glinglin en se montant le bourrichon ou -pire !- en se cassant la nénette : hop ! au rancard en deux coups de cuiller à pot. C’est bête comme chou et ça ne mange pas de pain. Bien sûr le partant est chocolat et il en a gros sur la patate. En général -et même en simple soldat- il se met martel en tête et ne tarde pas à cracher sa Valda. Il peut assez vite yoyotter de la cafetière, faire du ramdam et chercher des noises. On en a même vu se mettre la rate au court-bouillon.
La population d’abord émerveillée a tôt fait de constater l’attrape-nigaud : elle comprend vite que le nouveau cache-misère sapé comme un milord c’est kif-kif bourricot, j’t’embrouille. Lui non plus ne vaut pas un fifrelin et quand on aura bien craché au bassinet, c’est bête comme chou : on restera fauché comme les blés et Grosjean comme devant.
Par Gérard Bouvier