L'équipe de France de para-haltérophilie s'entraînaient pendant 4 jours à Besançon

Durant l’été, le complexe sportif de la Malcombe devient l’un des points névralgiques de la Ville. Les amateurs viennent profiter des installations, les professionnels préparent la prochaine saison. D’autres voient plus loin : à l’intérieur de la salle musculation, l’équipe de France de para-haltérophilie. Retenue comme centre de préparation pour les Jeux Olympiques 2024, Besançon accueille les athlètes français de différentes disciplines pour préparer le plus grand événement sportif au monde.

Souhad Ghazouani, une doyenne inarrêtable

Du 30 juin au 3 juillet, cinq para-haltérophiles se sont entraînés deux fois par jour dans la salle de la Malcombe, sous la houlette d’Alexis Querou, head-coach de l’équipe de France. Parmi eux la doyenne, Souhad Ghazouani. À 39 ans, la nordiste prépare sa sixième participation aux Jeux après une première compétition en 2004 à Athènes. Multiple championne de France, 6 fois championne d’Europe, deux fois championne du Monde avec un record en 2015, l’athlète a l’habitude des grands rendez-vous. « J’étais déçu de cette médaille de bronze à Tokyo car quand je fais une compétition c’est pour la remporter. Aujourd’hui il y a deux femmes plus fortes que moi mais je veux gagner à la maison. », commente Souhad Ghazouani. Cinq olympiades pour autant de médailles dont une en Or à Londres en 2012 et la dernière en 2021 au Japon avec un développé couché à 132 kg en catégorie de -73 kg.

Particularité de la para-haltérophilie, tous les athlètes sont réunis au sein d’une même catégorie selon le poids, peu importe le type de handicap. « Chacun a des avantages et des inconvénients il faut savoir s’adapter. J’ai découvert l’haltéro’ à 12 ans avant de vraiment m’y mettre à fond deux années plus tard. Un entraîneur avait été impressionné car je soulevais déjà 30 kilos à 6 ans. Je suis née avec un spina bifida, une infection de la moelle épinière. Ce sport est très bénéfique pour ma santé. Aujourd’hui on est des amateurs car on ne vit pas de ça mais tant que je me sens de continuer, je le ferai ! J’ai vu des compétitions où les athlètes avaient 80 ans », sourit Souhad Ghazouani.

Axel Bourlon, premier jeux, première médaille

Si la France a explosé son nombre de médailles paralympiques entre les Jeux de Rio et ceux de Tokyo en 2021, c’est notamment dû à la surprise créée par Axel Bourlon. A 31 ans, le roannais disputait ses premiers Jeux, décrochant l’argent en -54kg avec une barre à 165kg. L’athlète atteint d’achondroplasie a soulevé plus de trois fois son poids. « A l’origine je voulais faire de la natation et mon entraîneur m’a dit que je devais muscler mon dos pour nager correctement. J’ai finalement pris goût à l’haltérophilie surtout grâce à Martine Servajean, l’une des premières françaises à représenter la France aux Jeux paralympiques. », confie Axel Bourlon. Cette médaille a donné une notoriété au roannais qui désormais est attendu sur chaque compétition. Il le sait, la médaille d’Or pour ces premiers Jeux était impossible. Ce sera l’objectif pour Paris 2024.

A leurs côtés, le benjamin du groupe, Grégory Schreder, 18 ans, est champion de France junior ainsi que Rafik Arabat, multiple champion de France et 5e au championnat du Monde 2021. D’autres rendez-vous sont attendus avec les prochains Jeux, à commencer par les championnats d’Europe qui se dérouleront en Georgie en septembre.

M.S