Doubs. Juliette Labous : « ce n’est pas qu’un maillot, c’est un cap franchi »

Arborant son nouveau maillot tricolore sur les routes du Giro la semaine passée, la championne de France vise avant tout les Jeux Olympiques et le Tour féminin. Devenir une championne internationale passe par des victoires au plus haut niveau.

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Credit Photo : Team DSM Firmenich PostNL / Tornanti CC

Vous êtes toujours bien classée mais les victoires sont rares, le sprint n’est pas votre spécialité. Tout l’inverse ou presque de ce qu’il s’est passé lors de cette course pour devenir championne de France. Quel a été votre ressenti ?

C’est vrai que c’était assez rare comme final pour moi, j’ai rapidement senti au cours de la journée que mes jambes étaient bonnes et cette sensation est restée jusqu’au bout. Je trouve que j’ai maitrisé ma course même si en replay, j’avais l’impression d’être mieux physiquement que les deux FDJ dans la dernière côte… Si je n’avais pas gagné je m’en serais voulu de ne pas avoir attaqué là ! (rires). J’ai ressenti beaucoup de soulagement et de fierté à l’arrivée.

C’est votre plus belle victoire ?

Je crois que je n’ai jamais aussi bien maitrisé la stratégie d’équipe, sans aucun pépin pendant la course. Mais c’est vrai qu’au niveau des émotions, ma victoire en montagne au Giro 2022 est assez dingue. Ma victoire au classement général à Burgos est aussi un symbole, je suis restée solide plusieurs jours.

Quelle ambition avez-vous sur le Giro quand celui-ci précède les deux plus grands rendez-vous de votre saison ?

Continuer sur la même lancée, c’est la meilleure des manières de se maintenir en forme pour réussir la suite ! Si la météo se durcit, que je vois certaines descentes ou situations potentiellement dangereuses, ça joue mentalement, on réfléchit à plus long terme. Si j’ai la possibilité de remporter ce Giro, j’irai jusqu’au bout. (Interview réalisée la veille de son départ, NDLR).  

Juliette Labous. Credit Photo : Team DSM Firmenich PostNL / Tornanti CC

Au-délà des blessures potentielles, le Giro se termine le 14 juillet, les courses des Jeux Olympiques se déroulent les 27 juillet et 4 août quand le Tour de France débute le 12 août jusqu’au 18… Le calendrier est très condensé pour des rendez-vous si importants…

Ce n’est pas un problème au contraire et les épreuves des Jeux, ce n’est que deux jours donc il y a une récupération largement suffisante. Pour le Tour de France, c’est mon dernier sous les couleurs de la DSM-Firmenich PostNL et il passe à domicile. Ce sont deux arguments de plus pour me donner un supplément d’âme pendant les courses et j’espère, décrocher un podium voire le maillot jaune.

Votre performance aux Jeux de Tokyo (30e de la course en ligne) était presque anecdotique au vu du scénario. Cette fois vous avez des coéquipières, un rôle de leader et une épreuve en France. Est-ce que ça change beaucoup de choses dans votre manière de préparer l’événement ?

Être entourée permet de préparer une vraie stratégie et de compter sur une coéquipière en cas de pépin mais tout ne se résume pas à ça. Chaque athlète espère une médaille pour son pays mais aussi pour soi ! Une médaille d’or serait le graal mais les Pays-Bas débarquent avec leur armada, la Belgique est très attendue aussi tout comme l’Italie… Rouler en France peut faire une vraie différence et j’espère que nous aurons beaucoup de supporters !

Justement, des centaines (voire milliers ?) de supporters vous attendent vendredi 16 août pour la 6étape du Tour de France, avec le maillot tricolore… Vous comptez aussi leur offrir une victoire à la maison ?

Je vais tout faire pour ! Rouler à domicile est déjà dingue mais en plus avec ce maillot c’est fou. Ce n’est pas qu’un maillot, c’est un cap franchi pour moi et j’ai hâte de le montrer aux gens qui m’ont formée. Je sais qu’un « virage Labous » se prépare aux Fins mais pour le reste ce sera une surprise totale !

Propos recueillis par M.S