Doubs. Pascal Orlandi, président de l’ACB : « Je lance clairement un appel à Anne Vignot : il faut un vélodrome ! »

Le président de l’Amicale cycliste bisontine (ACB) rêve d’un nouveau vélodrome à Besançon depuis près de 20 ans. Cette nouvelle étude et le consensus politique autour d’un tel projet lui offrent l’espoir d’une réalisation concrète du projet après des années d’échec.

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Quels ont été les échanges avec le bueau mandaté pour cette étude de faisabilité concernant un complexe sportif Vélodrome/Basket ?

L’agglomération (Grand Besançon Métropole) nous a très vite informés de cette étude. Les personnes qui travaillent là-dessus voulaient connaître la surface nécessaire pour que l’on devienne un club résident, sans compter la piste. Avec nos bureaux, des locaux pour le matériel pour toutes les disciplines, une salle de réunion, etc. On a tablé sur un espace de 250 m2.

 Est-ce que le vélo sur piste à l’Amicale Cycliste Bisontine existe encore ?

Quasiment plus. Nous avons résisté pendant 20 ans mais ça s’essouffle. Nous allions nous entraîner jusqu’ici sur la piste extérieure de Dijon, la piste la plus proche pour nous. La municipalité a décidé de fermer le lieu il y a un an, un peu pour les mêmes raisons qu’à Besançon. Depuis on n’a plus aucun vélodrome à moins de 2h de route et quand on entraîne des enfants c’est impossible. Sans terrain d’entraînement, c’est la mort d’une discipline.

Il y a quelques années en arrière, vous aviez vous-même imaginé et construit une maquette pour un anneau de vitesse. Est-ce que ce travail et cette volonté ont influé sur l’étude actuelle ?

Le retour d’un vélodrome à Besançon, c’est une vraie volonté de ma part et de quelques autres passionnés ici. J’avais fait une maquette dans mon garage pour déjà montrer aux élus ce que c’était, car à l’époque personne n’en n’avait réellement vu. J’avais rencontré Jean-Louis Fousseret à l’époque, il semblait partant, des premières études sur Temis ont été réalisées mais on ne sentait pas une vraie volonté politique de pousser ce projet de salle commune. Car pour un territoire comme le nôtre, je maintiens qu’un tel projet doit pouvoir accueillir différents sports et pas uniquement du vélo.

Vous parlez de volonté politique. Elle vous semble plus forte aujourd’hui ?

Un peu plus parce qu’on est soutenu par le BesAC Basket, très demandeur avec un très beau projet sportif pour faire rayonner Besançon. Pour leur développement, il leur faudra aussi un outil fonctionnel et moderne. C’est un allié supplémentaire qui joue un poids dans nos échanges avec le monde politique.

 Malgré les divergences d’opinions, un tel projet semble faire consensus à tous les étages de la Ville à la Région en passant par le Département…

 On a des « alliés » partout oui mais il manque clairement un vrai porteur de projet, qui l’assume. Pour moi, Anne Vignot, maire de Besançon et présidente de GBM peut très bien jouer ce rôle et emmener toutes les autres institutions. Je lui lance clairement un appel (sourire).

Un projet à moyen terme est-il selon vous réalisable ?

Le discours de la Région ces dernières années n’encourageait pas forcément les autres protagonistes à se lancer. Cette fois c’est différent, malgré la situation énergétique et économique difficile cette année. À l’époque où des millions ont été posés pour développer Temis, je pense qu’on a loupé le coche. Une autre fenêtre s’ouvre maintenant, il faut la saisir.

La réussite des manches de Coupe du Monde du Cyclo-cross est aussi un argument de poids dans l’organisation d’événements sportifs ?

Je dirais même que l’absence de Vélodrome nous a surement permis de réaliser un tel événement. On s’est tourné vers le cyclo-cross parce que c’était une discipline émergente, très intéressante et qu’on avait déjà de très bons outils sur place. Cette année c’est 10 000 spectateurs, des superstars sur la piste et un show au rendez-vous. On a écouté le public et résultat des milliers d’autres curieux ont profité de l’événement.

On est dans une période propice au sport en France avec l’actuelle préparation aux Jeux Olympiques 2024. Est-ce un autre moyen pour accélérer ?


On évoquait même à un moment l’idée d’avoir un vélodrome à Besançon pour préparer des équipes aux JO 2024 ! On en est loin maintenant, je crains que le projet ne retombe sous une pile de dossiers si on ne saisit pas l’opportunité actuelle. 2024 c’est demain, la construction du vélodrome de Derby par exemple c’est 3 ans seulement. Notre club a commencé par organiser des manches de Coupe de France de cyclo-cross, ça coutait 20 000 €. Aujourd’hui c’est une manche de Coupe du Monde qui coûte 350 000 €. On s’est engagé, on a pris des risques et ça marche !

Propos recueillis par M.S