Doubs. Un bisontin créé une application pour aider les personnes dyslexiques

Depuis quatre ans, Vincent Minconetti travaille sur Easylex, une application permettant d’adapter des documents aux personnes dyslexiques. Déjà remarqué pour son projet sur la scène locale comme nationale, le bisontin participe au concours Challenge Inclusion, dans le but d’obtenir des fonds supplémentaires pour améliorer son prototype.

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En juin 2023, Vincent Minconetti avait déjà remporté la Compétition Nationale d’Enactus France avec son projet Easylex. Cette fois, il s'agit du concours Challenge Inclusion

Son nom et son visage rappellent des souvenirs aux professionnels de santé à Besançon. D’abord parce qu’il s’agit de sa ville d’origine mais surtout parce que Vincent Minconetti portait déjà un projet similaire lors de l’édition Hacking Health 2021. À l’époque, le concept Dys’Focus vise davantage à soutenir les enfants dyslexiques et l’étudiant découvre ce week-end dédié à l’innovation médicale grâce à son école, l’Institut d’ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC), où il décroche un master en génie biomédical.

Trois ans plus tard avec l’application Easylex, l’idée a évolué et veut être « une béquille » pour toutes les personnes atteintes de ce trouble spécifique et durable. « Je suis dyslexique et j’ai toujours eu en tête de créer ce type d’outil pour les gens ayant les mêmes difficultés. En regardant les solutions existantes, j’ai vite compris que c’était très cher ou non-prouvé par la science. », raconte Vincent Minconetti.

La version bêta de ce site internet est actuellement disponible. Après avoir chargé un document ou une photo sur la plateforme, Easylex propose ensuite une version adaptée. « Pour les personnes dyslexiques, le rapport entre les graphèmes et phonèmes n’est pas automatisé. En clair, on ne fait pas le lien entre les syllabes et les sons. Ça demande un effort de concentration très énergivore. Avec l’équipe d’Easylex, nous avons identifié plusieurs critères à optimiser pour rendre la lecture facile. Taille de lettres, couleurs, police, espaces… », poursuit le créateur. « Quand un patient se casse une jambe, il doit faire une rééducation avec le kiné mais au quotidien, il a des béquilles pour l’aider. Easylex c’est ça, on ne rééduque par les gens, on apporte une aide au quotidien. » Vincent Minconetti a également travaillé avec une orthophoniste parisienne, Camille Martial pour analyser les besoins nécessaires.

 Un premier test avec des écoles du Haut-Rhin

Actuellement à l’Université de Bâle, l’ingénieur poursuit également un doctorat après avoir obtenu un second master à Paris Sorbonne en Santé publique et épidémiologie. Malgré une thèse prenante portée sur le soutien à l’élimination du paludisme via l’utilisation d’une surveillance et de réponses adaptées au contexte local de Papouasie Nouvelle-Guinée, Vincent Minconetti poursuit son projet Easylex avec l’ambition de trouver des fonds pour officialiser une première version, à destination des écoles et collectivités. « On va entrer en test avec des écoles du Haut-Rhin. J’aimerais obtenir le label Édu-up délivré par l’Éducation Nationale pour permettre à toutes les écoles d’utiliser l’application. Néanmoins, elle pourrait être consultée par les particuliers moyennant un abonnement mensuel. »

Le vote du public pour obtenir des fonds

 Pour obtenir des fonds supplémentaires et développer plus rapidement son projet, Vincent Minconetti s’est lancé dans la 4e édition du Challenge Inclusion. Des centaines d’idées plus ou moins avancées sont en compétition et seules les dix premières sont retenues lors d’une première phase de votes, jusqu’à la fin du mois d’octobre. La finale est prévue à Lyon le 10 décembre où chaque candidat défendra son idée avec l’assurance de repartir avec 2000 €. Le grand gagnant lui, élu par un jury, obtiendra un joli chèque de 10 000 €. Alors pour soutenir Easylex, rendez-vous sur challenge-inclusion.fr.

M.S