Le résultat était attendu, la victoire écrasante un peu moins. Dimanche 18 mai, les adhérents du parti Les Républicains (LR) ont élu leur nouveau président et avec lui, le ligne à suivre pour les futures échéances électorales. L’actuel ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a largement remporté le scrutin avec 74,3% des suffrages contre 25,7% pour Laurent Wauquiez, député LR de Haute-Loire et président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale. Cette campagne interne a surtout ressemblé à un concours de déclarations toujours plus provoquantes, conservatrices et proches de l’extrême droite. À ce jeu dangereux, Laurent Wauquiez est allé très, trop loin pour les électeurs. Au point de faire passer Bruno Retailleau pour le candidat plus « modéré », avant d’alerter sur le risque d’une dilution « de la droite dans le macronisme » au soir de sa défaite. Si l’actuel ministre de l’Intérieur, au cœur d’un gouvernement dont la configuration reste inédite et instable, maintient son opposition au « en même temps » d’Emmanuel Macron, cette victoire a marqué un profond soulagement dans les rangs des différents groupes et courants politiques nés du macronisme, à commencer par celui d’Édouard Philippe. Le maire du Havre et candidat déjà déclaré à l’élection présidentielle en 2027 avec son parti Horizons (HOR), rêve d’un pacte avec Bruno Retailleau. Une grande union de la droite, incarnée par un duo et une alliance potentiellement scellée dès les élections municipales en 2026. D’un côté, Les Républicains « premier parti de France » en nombre d’adhérents (117 000). De l’autre un jeune parti dont le président est aujourd’hui le plus solide opposant au Rassemblement National (RN) pour devenir le futur chef de l’État, selon les récents sondages d’opinions. La vitrine est belle. Toutefois, au niveau national, l’élection de Bruno Retailleau à la tête de LR repose sur 60 000 adhérents, dont 471 dans le Doubs. Gagner des mairies renforcerait davantage la crédibilité de cette renaissance annoncée de la droite, alors qu’Horizons compte en être la tête de gondole. Et si le duo se transformait en duel ? Localement, la seconde option est aujourd’hui la plus probable. Ni Ludovic Fagaut (LR), ni Éric Delabrousse (HOR) n’envisagent de se ranger, au moins jusqu’au premier tour. L’ambition politique a sans doute ses raisons que la raison ignore.