Ce mardi 28 février, Noël Le Graët a démissionné de son poste de Président de la Fédération Française de Football (FFF), après des mois de scandales à répétition : accusations de harcèlement, mission d’audit accablante dirigée par le ministère des Sports, dérapages verbaux, etc.
La tempête qui secoue la FFF a mis en lumière une situation aberrante : ni l’État Français, ni le monde amateur n’ont de pouvoir direct sur le comité exécutif de la plus grande fédération sportive de l’hexagone.
Rien dans les statuts de l’organisme n’obligeait Noël Le Graët à démissionner. La « 3F » pourtant, c’est plus de 4,5 millions de personnes en France. Ce sont 14 000 clubs amateurs qui doivent chaque année, verser des cotisations à cette Fédération par le biais de leur District et Ligue. Des millions d’euros générés par vous et moi pour partager une passion.
En retour ? Un simple siège au comité exécutif, composé de 14 membres. Le foot « d’en bas » est représenté par le président de la Ligue du football amateur, Vincent Nolorgues. « En haut », la FIFA garantit l’indépendance entre une fédération et son pays grâce à son article 14.
Noël Le Graët aura tout tenté pour rester en place jusqu’à la fin de son mandat, en vain. Il sera tout de même récompensé pour sa fidélité : deux heures après l’annonce de sa démission, la FIFA le nomme à la tête de ses bureaux parisiens. A contrario chaque année, des milliers de clubs amateurs bataillent pour obtenir sponsors et partenaires, permettant de faire vivre une association sportive. En réponse, « les financeurs » attendent a minima une exemplarité sans faille, sans quoi l’année suivante, la ou les subventions disparaissent.
Les multiples reportages sur la FFF montrent que Noël Le Graët n’est pas seul dans son monde. Dans un tel système de gouvernance, qu’il s’agisse de lui ou d’un autre, les dérives peuvent recommencer en toute impunité, tant que la population ne se réveille pas.
Il ne s’agit pas de faire tomber la tête du chef, mais de repenser tout un système pour un fonctionnement plus juste envers ceux qui font le foot français.