Le dérèglement climatique est bien là. Il serait inutile, et même dangereux, d’en minimiser les effets. Les phénomènes climatiques s’intensifient. La planète se réchauffe, à « un rythme qui fera très probablement dépasser le seuil de 1,5 °C de réchauffement depuis l’ère préindustrielle » avant 2040, explique le ministère de la Transition écologique. La plupart des Français en ont conscience. Il ne demeure qu’une poignée de climatosceptiques qui feraient bien de se confronter à la réalité.

En revanche, tout ne peut, et ne doit pas au risque de s’éloigner de l’objectif initial, s’expliquer par le dérèglement climatique. Il ne doit pas devenir un bouc émissaire, une clé ouvrant toutes les serrures, expliquant tous les phénomènes. Or, lorsque l’on vit un hiver clément dans l’hexagone, trop de personnes l’associent systématiquement au réchauffement de la planète (sans que cela soit forcément faux). « Ah oui, ça d’vient n’importe quoi l’temps ! », est-il possible d’entendre dans le tramway de Besançon. Les médias s’emparent du phénomène, la peur s’intensifie, une banalisation s’enclenche.

Des phénomènes climatiques étranges, il en existe depuis bien longtemps. Dernier exemple découvert en date : la floraison d’un abricotier à Besançon en janvier 1615. Jean Garinet, médecin vivant à Besançon au début du XVIIe siècle, tenait un journal dans lequel il rapportait des faits divers et variés. À la date du 3 janvier 1615, il note que son abricotier était en fleur. « La floraison d’un abricotier dans un jardin à Besançon en plein hiver à cette époque a de quoi nous surprendre. Cela suppose plusieurs mois antérieurs de très grande douceur, voire de chaleur », explique le groupe de recherches historiques Franche-Bourgogne.

Notons également que le record de température en janvier à Besançon date du 20 janvier 1918 avec 16,8°C.

C’est en associant tout à une cause unique, explicatrice de tous les maux, qu’on s’éloigne souvent de la solution. Être radical engendre rarement du positif.